INITIATION

Les Conditions de l'initiation   Le Maître Les Pouvoirs   Le Secret Initiatique
Le Point de Vue de la Franc-Maçonnerie   Une Blague Maçonnique LE RIRE INITIATIQUE

    Initiation, initié, initiatique, voilà des mots que l'on trouve mis toutes les sauces dans les publicités des marchands de calembredaines mystico-vasouillardes.

Le moindre faux mage (ne pas lire fromage, il peut y avoir un rapport mais ce n'est pas mon propos (1) marchand de mystère à bon marché se présente comme un grand initié.

Certaines sectes sont prêtes à vous vendre l'initiation par correspondance: juste retourner un formulaire, accompagné, cela va de soi, d'un chèque ou d'un mandat! et on vous expédiera en toute discrétion, sous enveloppe anonyme, tout un savoir initiatique.

    Peut-être même, et pourquoi pas, par minitel: 36 15 code Mystère ou bien sur Internet : http://www.grand_initié.  Vous donnez votre numéro de Carte de Crédit, c'est le plus important, vous tapez sur la touche "Envoi" et l'écran vous délivre tout ce qu'il faut pour être un véritable initié !

Mais qu'est-ce en vérité que l'initiation? Pour en avoir le cœur net, le mieux serait de lire les ouvrages de René Guénon : "Aperçus sur l'Initiation" et "Initiation et Réalisation spirituelle".  Mais la prose de Guénon est assez indigeste pour un esprit non préparé.  Nous nous contenterons donc des quelques lignes qui suivent pour nous en faire une petite idée.

En tout être humain, les orientaux diraient même en tout être sensible, il existe un "noyau subtil" indestructible, que nul chirurgien ne trouvera jamais à la pointe de son scalpel, et qui serait en quelque sorte la "marque" de notre nature divine.

Même si la grande majorité des êtres n'en a nullement conscience, l'aspiration de tout un chacun est de retrouver cette nature divine qui est nôtre, au delà de la souffrance (2) et des tracas du monde phénoménal : c'est le mythe universel du Paradis perdu.  Ce germe spirituel, diverses traditions le situent à la base de la colonne vertébrale.  C'est le luz de la tradition hébraïque ou la kundalini de la tradition hindoue.
    Le but de l'initiation est de féconder ce germe pour lui permettre de se développer.   Début

Les Conditions de l'initiation

Mais pour que cette fécondation soit possible, deux conditions sont indispensables:


    Mais comme l'initiation, qui n'est autre que la transmission d'une influence spirituelle,  peut valablement être conférée par une individualité qui n'est pas forcément parvenue à une haute réalisation, à condition d'avoir elle-même reçu cette influence spirituelle et être capable de la transférer au moyen des rites requis, on comprendra que tous les Maîtres ne sont pas forcément en mesure de juger a priori si le candidat est ou non apte à recevoir valablement ladite influence spirituelle.

Or, si elle était transmise à quelqu'un qui n'a pas les qualités requises non seulement pour la recevoir mais aussi pour la transmettre, cela pourrait être très grave car, supposons que ce candidat inapte devienne un jour à son tour initiateur, n'étant pas, sans doute, même a son insu, en mesure de la transmettre, la chaîne initiatique se verrait rompue.

    C'est afin d'éviter, autant que faire se peu, ce risque que dans toutes les traditions, les sages voyants ont remarqué et noté certaines caractéristiques physiques qui permettront de déterminer si l'aspirant à l'initiation est apte à la recevoir valablement.

    En gros, et sans entrer dans les détails il faut que le candidat soit en pleine possession de l'usage de ses six sens ( le mental étant le sixième ) qu'il ne soit pas difforme et que son corps ne présente pas d'asymétrie excessive (3).

    Le fait que certaines personnes disgraciées ou handicapées ( bossus, boiteux, borgnes, bègues etc.) ne puissent être valablement initiées pourrait paraître cruel à certaines âmes sensible.  Il faut bien entendre qu'il s'agit là de raisons d'ordre purement technique et que la bonté ou la compassion n'y peuvent rien.

    Une colonne vertébrale exagérément déviée ne permettra pas aux énergies subtiles de circuler pour actualiser l'action de l'influence spirituelle transmise au moyen des rites de l'initiation, aussi la lui transmettre serait inutile voire même dangereux pour celui qui la recevrait.

    On parle dans la tradition hindoue d'un grand sage auteur d'un traité qui porte son nom (4): Astavakra ce qui signifie "huit fois tordu".

    Voici résumée sa légende : alors qu'il était encore dans le ventre de sa mère, l'enfant à naître s'était permis de critiquer la conduite de son père vis à vis de sa mère ( dans les légendes hindoues, les enfants à naître ont parfois la mauvaise habitude de ne pas attendre d'avoir vu le jour pour s'exprimer).

    Ledit papa, qui était un grand yogi mais qui n'aimait pas la contestation, avait promis à son rejeton en puissance qu'il viendrait au monde "huit fois tordu" et, effectivement, c'est un nouveau né tout tordu, tout bancal, tout mal foutu qui avait vu le jour et c'est pourquoi il fut nommé Astavakra.

    Mais ce n'était qu'une apparence : Astavakra n'en était pas moins de la graine de grand sage et il le prouva un jour où son papa, engagé dans une joute philosophique, comme c'était à la mode en Inde à cette époque, était sur le point de perdre la partie, ce qui l'aurait contraint à épouser la doctrine défendue par son adversaires ; c'était là l'enjeu dans ce genre de match.

C'est alors que, se permettant encore une fois de prendre la parole alors que personne ne lui demandait rien, Astavakra sortit, comme ça d'un coup, l'argument qui redressa la situation.  Pour le récompenser, le père yogi conduisit l'enfant près d'une certaine rivière miraculeuse, l'y baigna et alors, oh ! merveille, Astavakra retrouva la belle silhouette bien droite et élégante qui aurait dû être sienne à la naissance sans la malédiction paternelle.

    Tout ça pour dire que, pour permettre à Astavakra de devenir un sage accompli, bien qu'il en ait eu la potentialité, il avait été nécessaire qu'il recouvre son intégrité physique.

    Nous nous sommes intéressés au récipiendaire qui doit, comme nous l'avons montré, posséder certaines qualités physiques et, nous ne l'avons pas précisé, mais cela va de soi, morales ( ce qui était implicite quand nous écrivions qu'il devait être en pleine possession de ses six sens, le mental étant considéré comme le sixième, un mental distordu de quelque manière que ce soit est une cause d'inaptitude à l'initiation.)

Début

Le Maître

Préoccupons nous maintenant de l'élément fécondateur.  Il s'agit, avons nous dit de la transmission d'une influence spirituelle.  D'où vient-elle ? Qui est apte à la transmettre?

    - D'où vient-elle?  Il est dit qu'elle est d'origine "non humaine".  On peut entendre par là, je crois que le personnage qui était à l'origine de telle forme d'initiation était un "avatara" c'est à dire l'incarnation d'un principe d'ordre divin.

    Par exemple pour la tradition hindoue, Krishna, "avatara" de Vishnou, pour la tradition tibétaine le Bodhisattva Avalokiteshvara ( Tcherenzig en tibétain ) incarnation de la compassion des Bouddha, etc.

    L'initiation ne saurait donc être transférée légitimement que par des maîtres appartenant à une lignée ininterrompue depuis le maître fondateur de ladite lignée.

    Il n'est que d'avoir assisté à un simple "loung" ( nous verrons un peu plus loin la signification de ce mot ) conféré par un Lama tibétain pour saisir toute l'importance du rattachement à une lignée spirituelle ininterrompue.  Avant de procéder au rituel au cours duquel il communiquera aux impétrants le pouvoir de se livrer à la pratique concernée (récitation d'un mantra, méditation sur une certaine divinité ou prière à cette divinité) le lama récite, en remontant de lui même jusqu'au Maître auteur de ladite pratique, toute la liste des Maîtres qui se sont transmis cet enseignement, en s'attardant par ci par là pour esquisser une courte biographie de tel ou tel Maître dont la vie a été particulièrement remarquable.

    - " Comme les occidentaux sont des gens pressés, faisait malicieusement remarquer le Lama, je n'esquisse que très brièvement la biographie des Maîtres les plus importants, au Tibet on raconte la vie de tous les Maîtres et ça peut demander trois jours ! "

    Nous en sommes pas là en occident mais il est important de savoir qu'en Europe il n'y aurait, selon René Guénon - qui peut être considéré comme un spécialiste en la matière - que deux organisations initiatiques authentiquement traditionnelles et qui, de se fait, sont apte à conférer valablement l'initiation : ce serait deux branches jadis divergentes d'une même initiation prenant appui sur le métier de constructeur : le Compagnonnage et la Franc Maçonnerie, qui toutes deux font remonter leur création au Roi Salomon, lors de la construction du Temple de Jérusalem.

    Ayant remarqué que le deux principaux symboles de ces organisations, le compas et l'équerre, se retrouvent chez les Chinois et les Égyptiens à une date antérieure à la construction du Temple de Jérusalem, je ne suis pas loin de penser qu'en fait, l'origine des initiations basses sur le métier de constructeur est aussi ancienne que le fait de construire des bâtiments, religieux ou profanes.
    Que peut faire l'occidental désireux d'entreprendre une recherche spirituelle et qui, dans cette optique, désirerait recevoir une initiation authentique ?

    S'il est jeune et est attiré par le travail manuel (lequel intelligemment pratiqué est un merveilleux support de méditation) il n'y a pas à hésiter, il se tournera vers le Compagnonnage.
    Reste la grande majorité des autres, trop âgés pour faire un apprentissage comme Compagnon ou simplement pas du tout attirés, par le travail manuel, ou encore ceux qui, sensibles à la réputation douteuse, qu'à tort ou à raison, on a fait dans certains milieux à la Franc Maçonnerie, ne désireraient pas entrer dans cette organisation, quel choix leur reste-t-il ?

    Du fait des guerres, invasions et persécutions, qui ont affecté leurs pays, un certain nombre de Maîtres de diverses traditions orientales se sont réfugiés en Occident, ils sont aptes à transmettre une initiation valable.  Mais les choses n'en sont pas simples pour autant car, pour recevoir l'initiation correspondant à une certaine forme traditionnelle il est nécessaire, sinon indispensable, d'embrasser l'exotérisme ou la religion correspondants.  Or tout le monde n'est pas près à se convertir à l'Islam, l'Hindouisme ou le Bouddhisme (5).

    Par ailleurs, il ne faut pas croire que les Vrais Maîtres sont prêts à distribuer des initiations comme des paquets de bonbons.

    Si l'on prend par exemple la Tradition tibétaine, du fait de la pauvreté des langues occidentales en matière de spiritualité, on a traduit le mot loung par initiation.
    Or, ce n'est pas d'initiation au sens propre de notre propos dont il s'agit mais d'un simple transfert de pouvoir qui va permettre d'effectuer légitimement et efficacement une certaine pratique laquelle, en l'absence de ce loung serait, selon la croyance tibétaine, inopérante.

    Ainsi, par exemple, pour être récité avec profit, un mantra aussi connu et courant que celui de Chenrezig  : "Om Mani Padme Hum" doit avoir été "vivifié" au moyen d'une transmission rituelle du Lama à celui qui désire pratiquer cette récitation.

    Ce genre de loung, les Lamas le distribue généreusement.
    Par contre lorsqu'il s'agira de la Véritable initiation, "l 'ankour", se sera beaucoup plus difficile.  Le Lama s'entourera de nombreuses précautions avant de se décider de la conférer au disciple.  Après s'être assuré que ce dernier est bien apte à recevoir l'initiation, il exigera de lui certaines pratiques préliminaires destinées à purifier son esprit.

    Il lui fera savoir que les pratiques auxquelles il va être initié, afin de rendre effective l'influence spirituelle transmise, peuvent devenir dangereuses et même entraîner la folie ou la mort si elles ne sont pas effectuées comme elles doivent être dans un esprit d'éveil pour le bien de tous les êtres (bodhicitta).

    Le plus souvent le rituel d'initiation se déroulera dans le plus grand secret dans la chambre même du Lama et il sera demandé au disciple de ne révéler à personne ce qui s'est effectivement passé (6).
    On peut juger par ce qui précède combien on est loin de "l'initiation par correspondance", sous pli discret, pour la modique somme de n francs, adressée par chèque ou mandat au Mage Un Tel ou à telle du telle organisation pseudo-initiatique!

    Dans la tradition hindoue, celui qui a reçu l'initiation est appelé "dvija": deux fois né parce que, symboliquement, l'initiation correspond à une mort, la "mort du vieil homme" suivie d'une renaissance selon l'Esprit.  Le Maître initiateur est considéré comme le père spirituel du nouvel initié qui lui vouera une dévotion au moins égale, sinon plus grande, qu'à son père selon la chair.  Cela est particulièrement net dans la tradition tibétaine dans laquelle un yoga et des prière sont adressés au "Lama Racine", celui qui a conféré l'initiation.

    Initiation vient d'un mot latin qui signifie mettre sur la voie.  Cette Voie étant unique, même si, d'une tradition à l'autre elle peut affecter des formes extérieures différentes, on ne peut "être mis sur la voie" qu'une seule fois dans sa vie et l'initiation une fois reçue elle est valable pour toute l'existence de celui qui l'a reçue.  Que va - t'il en faire ?

    La réponse à cette question se trouve dans l' Évangiles selon Saint Matthieu avec la parabole du semeur (Mat.  13-3 à 13- 9): Certaines graines sont tombées sur le bord du chemin, le terrain étant pierreux elles n'ont pas germé : ce sont ceux qui, après avoir reçu l'initiation n'en font rien, continuent à se comporter comme au par avant et ne font aucun effort pour développer en eux la potentialité de développement spirituel que leur a conférée l'initiation.

    D'autres graines sont tombées parmi les épines, elles ont bien germé mais ont été étouffées par les mauvaises herbes : ce sont ceux qui, au début, ont bien tenté un petit effort pour penser et vivre différemment pour rendre effective l'initiation qu'ils viennent de recevoir mais qui, plus ou moins vite, se sont laissés reprendre par les modes de pensée et de comportements de l'entourage (ce sont sans doute les plus nombreux).

    Un petit nombre de graines sont tombées sur un bon terrain et vont parvenir à donner naissance à de belles plantes bien vivaces et florissantes : ce sont ceux qui, sinon en permanence, tout au moins le plus souvent possible, se remémorent qu'étant initiés il doivent faire un effort intérieur pour rendre effective l'initiation virtuelle que leur a transmise le Maître.

Les Pouvoirs

    Les marchands d'initiation à bon marché utilisent souvent comme argument publicitaire les pouvoirs miraculeux que peut procurer l'initiation.  Qu'en est-il en vérité ?

    Il est possible que la pratique sérieuse et patiente d'une sadana (ascèse) confère à celui qui la pratique certains pouvoirs particuliers (voyance de l'avenir ou d'événements qui se déroulent au loin, lecture de la pensée d'autrui, etc.) mais tous les Maîtres, dans toutes les traditions, sont d'accords pour affirmer qu'il ne s'agit là que de "bornes" sur le chemin, qu'il ne faut leur accorder aucune importance et surtout ne pas en faire usage sauf, très exceptionnellement, pour le bien d'autrui et de toute façon avec la plus grande discrétion.
 

    Ce que doivent savoir les candidats à l'initiation, c'est qu'elle comporte des épreuves, parfois au cours du rituel: ce ne sont alors que des épreuves symboliques.  Mais il n'est pas rare que le fait de recevoir l'initiation puisse conduire le nouvel initié à se trouver confronté, dans sa vie de tous les jours, à des épreuves réelles, et il fait partie de son ascèse de les surmonter avec succès.
 

    Il est une autre chose que l'on ne devrait pas manquer de dire aux candidats à l'initiation: c'est que, si l'on suit vraiment l'ascèse liée à l'initiation pour la transformer de virtuelle en effective, il va arriver un moment où on se sentira un étranger parmi ceux qui vous entourent.  Ce qui leur est très important vous apparaît maintenant de plus en plus futile et dérisoire, tandis que, même avec ses proches on peut de moins en moins en moins communiquer.  Vos idées leur paraissent bizarres, farfelues, inutiles, puisque n'étant pas dirigées vers la matérialité : un gars qui s'intéresse plus à l'esprit qu'au pognon, c'est pas normal, non!

Le Secret Initiatique

Et le fameux secret initiatique ?

Est-ce qu'on va être capable, après avoir été initié de voler dans les airs, de chevaucher les nuages ou de transformer le plomb en or? Va-t-on être mis au courant de choses inouïes concernant le Trésor des Templiers ou les fameux Maîtres secrets qui, depuis les profondeurs de l'Agartha dirigent le sort du monde, ou de quelque autre fumisterie ? Je crains bien que non.

    C'est comme dans cette histoire d'une troupe de soldats en manœuvre par une torride après-midi d'été dans un paysage désertique :

Pour leur donner du courage l'officier qui commandait la troupe dit à ses hommes: "En arrivant à l'étape il y aura une surprise" et tout le monde d'aller bon train pour connaître au plus tôt la fameuse surprise.  Lorsque la troupe fourbue arrive enfin à destination l'officier leur dit: :

" Eh bien voilà : la surprise, c'est qu'il n'y a pas de surprise ! "

    Le fameux Secret Initiatique, je puis sans risque vous le communiquer ici : c'est quelque chose qui se passe à l'intérieur du fait de la pratique de l'ascèse.  Quand bien même on voudrait en parler, on ne trouverait pas les mots pour le dire car ils n'existent pas.

C'est comme lorsqu'on est véritablement amoureux, on voudrait bien proclamer ce qu'on ressent, mais quelque mot qu'on emploie, on sent bien qu'il est parfaitement inadéquat.  Et, même si on le prononce, personne ne pourra le comprendre, à moins peut-être, quelqu'un d'aussi amoureux que soi.

    Ayant lu ce qui précède, candidats amateurs d'initiation, il ne vous reste plus qu'à trouver l'Organisation initiatique qui vous convient ou le Maître qui vous acceptera comme disciple.  Grosse affaire !

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LE POINT DE VUE DE LA FRANC-MAÇONNERIE

         Le rituel d'initiation de la Franc-Maçonnerie est, en principe, secret mais de nombreux ouvrages ont été publiés dans lesquels sont exposées les conditions pour devenir Franc-Maçon (1)
 

         Dans les Aperçus sur l'Initiation, R.  Guenon précise bien que certaines individualités ne sont pas aptes à recevoir valablement l'initiation.  priori, il pourrait sembler que ceci ne soit au fond que de peu d'importance.  Si, analogiquement on compare l'initiation au fait de planter une graine ; ou bien cette graine est vivante ou elle ne l'est pas.  Si elle ne l'est pas elle ne germera pas et rien ne se passera, si au contraire elle est vivante et donc apte à germer.  plantée dans un bon terrain elle se développera plus ou moins bien en fonction de sa propre vitalité.
 

         Si cette proposition paraît juste, du point de vue de celui qui reçoit l'initiation, puisque le résultat sera nul, il n'y aura là rien de catastrophique.  Il en va tout autrement pour l'Organisation Initiatique qui lui a conféré l'initiation.

En effet, la loge reproduisant analogiquement le Temple, il importe que les matériaux qui le constituent soient choisis avec le plus grand soin car, de ce point de vue, le fait d'initier un être non qualifié pour l'être peut être très lourd de conséquence.

Par exemple un individu non valablement initié parce qu'il ne présentait pas les qualités requises pour l'être peut en quelque sorte considéré comme un profane qui, s'il venait à accéder un jour au poste de Vénérable, serait tout à fait inapte à transmettre valablement l'influence spirituelle;  interrompant ainsi a l'insu de tous, la chaîne initiatique.

De plus si nous nous plaçons du point de vue de la psychologie, on sait que l'esprit d'un groupe est une composante très complexe des individualités de ses membres et, le seul fait d'y introduire une personne non qualifiée pour l'être peut nuire énormément à l'harmonie de la communauté.

Dans diverses formes de la tradition certaines sciences, astrologie, chirologie, physiognomonie, etc...  permettent - ou permettaient - aux initiés effectifs d'apprécier l'aptitude à l'initiation des candidats.  Hélas nous ne sommes pour la plupart que des initiés virtuels et il ne nous nous reste de ces sciences que des bribes pratiquement inexploitables.  Aussi en est-on réduits à devoir se rapporter à des règles préétablies.

         Les conditions pour être reçu Mac..  sont de deux ordres :

    Conditions d'ordre moral :
 

    - Être né libre et de bonnes mœurs
    On peut discerner dans ces conditions deux aspects, celui qui concerne en quelque sorte 1'extérieur de l'individu (c'est l'aspect moral ou social de ces conditions) :


         La phrase qui suit dans le rituel "également ami du riche et du pauvre s'ils sont vertueux" marque également la liberté vis a vis des préjugés d'ordre social.  Pour le Maçon.  Seules devraient compter les qualités humaines et non le rang dans la société.

Conditions physiques, la règle des B
 

         Matériau pour la construction du temple, le Maçon est également un outil pour mener à bien cette construction .  On juge la conscience professionnelle d'un ouvrier à ses outils.  Mal entretenus ils marquent un manque de goût pour le métiers car on ne fait pas de bon travail avec de mauvais outils.

Par contre, soignés avec un trop grand raffinement ils peuvent prouver que l'ouvrier attache beaucoup plus d'importance aux outils par eux-mêmes qu'au travail qu'ils sont destinés à effectuer .  Ainsi, selon mon point de vue un individu par trop négligé dans sa mise ou ne prenant pas un soin suffisant de sa santé ou, au contraire, vêtu avec une trop grande recherche ou attachant à sa santé (2) une importance excessive a peu de chance de devenir un bon Maçon.
 

    On sait que certaines malformations physiques constituent un empêchement à l'initiation .  On peut attribuer à cela deux raisons :
 

Notons au passage que les postures du hatha yoga ont entre autre pour but d'équilibrer, d'harmoniser le corps et par analogie le mental.  On est en droit de supposer que la Gymnastique tant prisée par les grecs avait un but analogue .(2)

    On sait que la plupart des noms des infirmités ou malformations qui constituent des empêchement à l'initiation commence en français: par un B.  Examinons en quelques unes, en commençant par une dont le nom ne commence justement pas par un B :
 

         Non moins grand est le rôle des enquêteurs qui devront être capables de perspicacité pour contrôler si le présentateur n'a pas été aveuglé par des raisons sentimentales - amitié, affection -, dans son appréciation des qualités de celui qu'il présente Ce rôle est extrêmement délicat car il faut, tout à la fois savoir faire taire une certaine sentimentalité devant un individu plus ou moins contrefait, et qui de ce fait peut attirer la pitié, et ne pas se montrer excessivement sévère car l'esprit souffle ou il veut et on a vu parfois de fieffés gredins devenir des saints. En effet l'initiation peut avoir pour effet - c'est même son bût - de faire germer des possibilités latentes dans l'individu et qui, en se développant, sont capables d'étouffer et même de "retourner" les mauvais penchant.  Il ne faut pas oublier que le Christ, tout comme les maîtres taoïstes, avait surtout horreur des tièdes.
    ***
    (1) Je pense, en particulier au "Symbolisme Maçonnique" de Jules Boucher.

    (2) Voir "Les Vers Dorés des Pythagoriciens" : "Il ne faut pas négliger la santé de ton corps,   mais avec mesure lui accorder le boire, le manger, l'exercice,  et j'appelle mesure ce qui jamais ne saurait t'incommoder." ( Traduction de Mario MEUNIER - Editions de la Maisnie - Guy TREDIANEL - 1993 )

Pour en savoir plus sur la Franc-Maçonnerie cliquez ici  :

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UNE BLAGUE MAÇONNIQUE

    Puisqu'il a été fait allusion à la franc-maçonnerie, pour nous détendre un peu après un sujet aussi grave que l' Initiation, une blague qui concerne les Francs - Maçons :

Gislaine et Marie-Chantal échangent des confidences :


LE RIRE INITIATIQUE

Je me prosterne aux pieds de lotus de Sa Divine Grâce la Sainte et Saine Rigolade qui nous permet d'affronter dans la joie et la bonne humeur les épreuves et les embûches de la voie initiatique.

OM.  Je rends hommage à tous les maîtres de la lignée, à St François Rabelais, à Drugpa Kunley, à Mollah Nassredin, et à tous les maîtres dont l'enseignement est gai et joyeux et non pas triste et emmerdant.


Un ivrogne est sous un réverbère et cherche quelque chose par terre.  Vient à passer un monsieur qui, complaisamment demande ce qu'il cherche.  «  J'ai perdu me clef »  répond le poivrot. Et le passant l'aide à chercher.  Après un bon moment de vaines recherches il demande :

Si j'ai commencé ce chapitre cette blague que l'on pourrait trouver, à coup sûr, dans l'un de ces petits recueils vendus dans les kiosques de gare, c'est que j'en ai trouvé le prototype dans un recueil de plaisanteries attribué à Mollah Nassrdinn, personnage peut-être historique, peut-être mythique, du moyen âge iranien.

Tantôt sage tantôt idiot, parfois maître d'école ou bien clochard quand il n'est pas conseiller intime du Shahinshah.

Bien sûr, le réverbère de la première histoire remplace le clair de lune de l'original, mais les histoires sont restées intactes à travers les siècles.

Idries Shah qui a, par ailleurs, publié des contes derviches et qui a collationné les aventures et plaisanteries attribuées à Mollah Nassrdin précise que de semblables  histoires, lesquelles, vous l'avez remarqué se prêtent à des interprétations à différents niveaux, sont souvent données par 1es maîtres soufi à 1eurs disciples comme thème de méditation.  Il remarque que 1es blagues de Mollah Nassrdin se retrouvent dans les folklores de nombreux peuples, de l'Espagne à la Chine en passant par la Grèce et même de la moderne Russie.

Personnellement j'ai reconnu parmi les blagues du recueil publié par Idries Shah le thème de certaines fables de La Fontaine, comme celle de l'astrologue qui tombe dans un puis alors qu'il était en train d'observer les astres pour connaître le destin, j'y ai trouvé également le prototype de certaines blagues du folklore Yiddish.

Il me semble qu'il serait amusant et instructif de faire un recueil des plaisanteries à caractère initiatique dans 1es diverses tradition et de les comparer.
Voici par exemple une petite histoire que j'ai rencontrée dans un recueil de contes africains :

Il y avait dans un village un homme si sage et si savant que l'on venait de tous les coins de la brousse pour écouter ses enseignements : son nom était Doffou Seringué.

Il y avait également dans le coin un homme surnommé le "Berger fou" qui se promenait toujours armé d'une sagaie et d'un énorme sabre.  Il avait l'allure farouche et était décoré de colliers constitués de toutes les vieilles ferrailles qu'il pouvait trouver. Il ne parlait que pour poser des questions.

Il vint un jour dans la case où Doffou Seringué donnait ses enseignements sur la vie et la mort, le Ciel et la terre, à une nombreuse assistance et jetant un tison dans une cruche d'eau qui se trouvait là il demanda :
 

Ce qui m'a conduit à vous raconter cette histoire, c'est qu'on y trouve le thème du célèbre koan Zen :
"Clap" c'est le bruit de deux mains frappées l'une sur l'autre; quel est le bruit d'une seule main ?

Même si les occidentaux que nous sommes, ne sommes pas toujours en mesure de goûter tout le sel de certaines histoires racontées par les Maîtres Zen, pour de nombreuses raisons - difficulté de la traduction, jeux de mots intraduisibles, référence à des faits de l'histoire de la Chine ou du Japon que nous ignorons - il en est de fort drôles telles celles racontées par Maître Deshimaru dans un recueil de contes Zen intitulé "le Bol et le Bâton" :

C'est un moine Zen marié ( il y a des écoles bouddhistes – assez rares il est vrai – qui autorisent le mariage ). Ce moine donc cheminait dans la montagne accompagné de son épouse laquelle fut prise d'une violente envie d'uriner.  Elle se prépare à se soulager sur le bord du chemin lorsque son moine d'époux lui dit  :


Jeux de mot basé sur l'homophonie de Kami qui veut consacré et kami qui signifie cheveux...

Trois aveugles se demandaient ce que peut bien être un éléphant.

Un passant complaisant les conduisit là où se trouvait un de ces pachydermes.  Chacun tâta ce qu'il pu saisir de la bête puis i1s se mirent à discuter sur leur tout nouveau savoir :

Et tous trois, de bonne foi, se disputaient sur ce qu'ils croyaient être "la vérité éléphant" chacun étant naturellement sur de détenir la vérité.

C'est avec de semblables histoires que les maîtres de l'Orient tentent de faire comprendre à leurs disciples la différence entre la vérité relative basée sur le témoignage de nos sens et la vérité de l'ultime absolu.

En fait, tout l'enseignement de Maîtres taoïstes comme Tchouang Tseu ou Lie Tseu repose sur des petites histoires - dont, je le disait tout à l'heure, nous ne saisissons pas toujours le sel - laissant au disciple le soin d'interpréter, en fonction de son niveau d'évolution spirituelle.  Il en va tout à fait de même avec les maîtres derviches et soufis.

Comment le disciple demeure t'il dans la contemplation de ses sentiments ?

Quand le disciple ressent un sentiment le disciple sait discerner : « J'éprouve une sensation agréable, ou une sensation désagréable, ou indifférente...» Ainsi le disciple demeure dans la contemplation des sentiments vis - a - vis de lui même ou d'autres personnes… C'est ce que nous enseigne le Bouddha.
(Digha Nikaya )

Le grand Maître tibétain Chögyam Trungpa Rinpotché, décédé il y a peu, ajoutait que cette contemplation de ses propres pensées et sentiments devait se faire avec un esprit critique empreint d'humour.

Cet "Humour Autocritique" recommandé par Chögyam Trungpa Rinpotché est la base même de nombreuses blagues juives de la tradition Yiddish.

On le voit l'humour est un précieux outil dans les mains des Maîtres indiens.  Mais d'autres vont encore plus loin.  Pour provoquer le choc psychologique qui, un instant, déchirera le voile qui cache la lumière à leur disciple ils n'hésitent pas à utiliser des comportements complètement aberrants.
On en trouve quelques exemples dans la légende de Mollah Nassrdin dont j'ai parlé plus haut.

La tradition, du bouddhisme tibétain raconte comment Tilopa éprouva l'ardeur de la recherche de Naropa par un comportement déroutant, n'hésitant pas à marcher à quatre pattes et à manger par terre des détritus comme aurait fait un chien, puis, lorsqu'il jugea que Naropa était prêt pour l'éveil, à lui frapper le visage de sa sandale.

Dans les traditions de diverses tribus dl Amérique du nord il est fait appel pour certains enseignements à des clowns sacrés qui font systématiquement tout de travers.

Les maîtres Zen font également un grand usage de ce type de comportement : C'est par exemple Houang Po (à moins que ce soit Po Tchang) qui se promenait une fois accompagné d'un disciple quant vint à passer un vol d'oies sauvages
 

Celui dont je vais vous parler maintenant a utilisé le comportement aberrant et le rire, souvent même le gros rire rabelaisien, pour convertir au bouddhisme le royaume du Bhoutan et son souvenir est encore vivace chez tous les peuples bouddhistes de1'Himalaya.

Le grand yogi Kunga Legpai Palzangpo, plus connu sous le nom abrégé Drugpa Kunley, était contemporain de notre Rabelais national.  Il est considéré comme le tulkou, c'est à dire "émanation" ou renaissance des Maîtres tantriques Saraha ( VIII' Siècle ) et Shavaripa (IX" siècle).

Le titre Drugpa qui précède son nom abrégé indique qu'il appartenait à la lignée Drugpa (dragon ) Kagyu ( lignée de la tradition orale ) du Bouddhisme tibétain ; laquelle à travers Gampopa, Milarépa, Marpa, Naropa et Tilopa rejoint la lignée du Bouddhisme tantrique indien, dont l'origine remonterait traditionnellement à Vajradhara, le Bouddha primordial.

Le Lama qui enseigne au centre voisin de chez moi appartient à cette lignée. Ayant reçu de lui un angkour (initiation (*)) il me plait à penser que j'ai reçu un peu de l'influence spirituelle de Drugpa Kunley.

Il est considéré comme un Bouddha entièrement éveillé qui avait parfaitement maîtrisé les yogas du Mahamoudra (le grand Symbole) et du Dzogchen (grand accomplissement).

Entré très jeune en religion, après la mort de son père assassiné lors d’une querelle fami1iale, tout comme 1e fut celui de Milarépa, i1 reçu 1es enseignements des plus grands Maîtres de son époque.
I1 commence sa carrière de Naljorpa (yogi errant) par un simulacre d'inceste sur 1a personne de sa mère :

Celle-ci lui ayant demandé de se marier, car elle voulait à la maison une bru qui la soulagerait des plus grosses tâches domestiques, Kunley va sur 1e marché et rapporte sur son dos 1a plus viei11e et la plus 1aide femme qu'i1 peut trouver.

Sa mère proteste violemment.  Elle dit qu'elle ne veut pas de cet épouvantail comme belle-fille et qu'elle préfère accomplir tous les devoirs du ménage.

Kunley rapporte sa conquête là où il l'a trouvée mais, la nuit venue, il se glisse dans le lit de sa mère et lui dit que, puisqu'elle veut remplir à el1e seule tous 1es devoirs du ménage i1 faut qu' el1e couche avec lui.  La mère horrifiée 1e repousse, mais i1 la presse jusqu' à ce que, de guerre 1asse, el1e 1ui dise :

– « Bon f ai t ce que t u veux ».

Alors, il se lève et va dans la rue, proclamant à qui veut l'entendre, qu'en y mettant le temps et la patience on peut suborner jusqu'à sa propre mère. Cette situation pour le moins inusitée produit chez sa mère le choc psychologique qui, dit le texte, “déracina ses erreurs, ses péchés furent expiés et elle entra sur la voie qui conduit à l'illumination”.

Tout comme notre Rabelais, Drugpa Kunley avait en horreur les faux dévots ainsi que des moines avides d'honneurs et beaucoup plus intéressés par les fastes du rituel que par une réelle recherche spirituelle.

En lisant certains de ses sermons, on ne peut s'empêcher de penser au fameux "Cy n'entrez pas hypocrites bigots, vieux matagots, marmiteux boursouflés…" de l'abbaye de Thélème dans Rabelais.

Aussi se plait-il à les choquer et à les ridiculiser, souvent même de la manière la plus grossière.  Un jour, en visitant un monastère i1 tombe sur une assemblée de moines qui discutaient âprement sur quelque point mineur de métaphysique.  Il leur dit :
 

Visitant un autre monastère il tombe en plein milieu d'un rite de confession.  Il se met alors à parcourir la montagne d'une manière bizarre, sautant par dessus les plus grosses pierres et contournant soigneusement les toutes petites.  Les moines trouvent que c'est là une étrange manière de se comporter.

– « C'est exactement comme votre pratique, leur dit-il, le Vinaya, (la règle des moines) distingue deux sortes de péchés : les racines qu'il est important d'éliminer et les petites branches, qui sont de moindre importance.

Vous vous attaquez aux petites branches mais vous laissez croître les racines.

On pourrait raconter ainsi de nombreuses histoires sur le mode bien particulier d'enseignement de Drugpa Kunley.

Buveur et baiseur impénitent, Kunley n'utilise toutefois son "Vajra" ( entendez son sexe ) que dans un but d'édification même si les situations sont souvent en apparence plutôt scabreuses.

Un jour il rencontre un vieil homme qui s'était donné beaucoup de mal pour peindre une tanka (peinture sur toile) dont il allait faire l'offrande à un monastère voisin.

Kunley lui dit :

Lorsqu'i1 distingue par quelque signe qu'une femme a des dispositions innées pour la voie initiatique, Kunley ne recule pas devant l'adultère pour f aire d'elle sa Yum (épouse mystique) et c'est toujours avec le plus grand humour qu'il crée la situation pour cocufier 1e mari.

Cela fait parfois penser au Décaméron de Boccace.  Mais toutefois pour "purger" 1e mauvais karma ainsi créé, i1 ne manque pas, après avoir fait l'amour avec 1a femme, de 1ui imposer une période de retraite et de méditation avant de lui conférer 1es initiations et les enseignements nécessaires à 1a poursuite de 1'ascèse qui la conduira vers 1a réalisation.

Il est une chose que j'avoue ne pas avoir comprise : c'est la signification de l'usage que Kunley fait parfois de son sexe ; que ce soit lorsqu'il urine sur une tanka pour la consacrer, ou bien lorsqu'il enchâsse une turquoise dans son prépuce pour la projeter, en guise d'offrande, sur le front, de la statue d'une divinité.

Je n'en ai pas demandé la signification au Lama ; ceci fait partie du Yoga tantrique et ces récits font partie de la "biographie interne" du maître, donc rédigée dans un langage convenu – que Guénon appelle langage crépusculaire et que les tibétains appellent "langages des dakinis”  (fées) – il est vraisemblable que, n'ayant pas reçu les initiations correspondantes, le Lama me répondrait par "un noble silence".

Je vais tout d'avancer une hypothèse : on sait que les pratiques tantriques consistent à faire remonter l'énergie du centre situé à la base de la colonne vertébrale ( Muladhara Chakra ) vers le lotus au mille pétales (Sahasrara Padma ) situé au dessus de la tête afin de provoquer l'union des complémentaires et, de ce fait, déclencher l'éveil. C'est ce que l'on appelle réalisation ascendante.

Kunley étant un Bodhisattva, c'est à dire un être déjà réalisé qui revient dans la manifestation par compassion pour les êtres qui errent dans le samsara, donc en état de réalisation descendante, il peut sembler normal, que, au lieu de faire remonter l'énergie, il soit en mesure de la faire redescendre pour la projeter, au moyen de son sexe vers ceux qu'il veut aider dans leur travail spirituel.

C'est une hypothèse, veuillez l'accepter comme telle.

* * *

(*) - C'est parce que nos langues occidentales ne possèdent pas de termes adéquats que nous traduisons "angkour" par initiation. Il ne s'agit en fait qu'une transmission qui permet d'effectuer efficacement telle ou telle pratique, récitation d'un mantra, par exemple.

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