QU'IL ME SOIT PERMIS
DE COMMENCER
LIVRE par une blague que l'on
racontait il y a quelques décennies aux environs de
Cassel, dans la région des Flandres, à deux
pas de la frontière belge :
Gus van der Brugg (traduisez Dupont) allait chaque jour
récolter de l'herbe pour ses lapins de l'autre
côté de la frontière. Il repassait donc
en fin d'après midi avec, sur le cadre de son
vélo, un énorme sac plein de pissenlits, de
séneçon, et bien d'autres herbes choisies qui
font le régal des lapins gastronomes. Cela ne
manquait pas d'intriguer fortement le douanier Peter Desmedt
(traduisez Lefèvre) qui, immanquablement, sondait le
sac lorsqu'il ne forçait pas Gus à le vider
entièrement. Et, chaque fois, ledit sac ne contenait
bien que de l'herbe.
–Dis-moi, une fois Gus, elle n'est pas bonne l'herbe en
France pour que tu te donnes le mal d'aller la chercher en
Belgique ? demandait souvent le Douanier.
–Tu sais Peter, les lapins c'est comme les gens qui
préfèrent manger dans des restaurants chinois
ou italiens, il y en a qui ont des goûts exotiques.
Les miens ils préfèrent l'herbe belge.
Et ainsi pendant des années jusqu'à ce que,
le douanier Desmedt ayant été admis à
prendre sa retraite, il aille questionner van der Brugg
:
–Ecoute Gus, maintenant je suis en retraite, je te
promets de pas le répéter à mes
collègues encore en activité, dis mois ce que
tu passes ainsi tous les jours avec ton herbe à
lapins.
–Ben, des vélos, bien sûr.
Cette blague est très ancienne, j'en ai
trouvé l'original dans un recueil
d'histoires-enseignement que
racontaient les maîtres soufis iraniens au
treizième siècle. On a simplement
remplacé les ânes de la blague d'origine par
des vélos.
Que voulaient faire comprendre les maîtres soufis
à leurs disciples avec cette histoire ? Que nous ne
voyons pas la vérité "qui nous crève
les yeux" obnubilés que nous sommes par le voile
d'illusion qui les recouvre.
Ce voile, il peut avoir des origines diverses:
D'abord notre propre mental qui, souvent, n'accepte pas
d'être ébloui par une vérité qui
risque de mettre en péril l'image que nous nous
faisons de nous-mêmes et des autres.
Ce peut être aussi notre éducation qui nous
a inculqué que certaines choses ne doivent pas
être mises en lumière ; ainsi par exemple, les
règles de bonne éducations qui vous
contraignent à mentir pour ne pas offenser autrui (ce
que n'a pas fait le petit enfant du conte d'Andersen qui n'a
pas hésité à proclamer nu le roi qui
prétendait être revêtu d'un splendide
habit de lumière).
A notre époque où les médias et les
spécialistes de la communication règnent en
maître, ils ajoutent leur propres voiles d'illusion
à ceux que nous fabriquons nous-mêmes.
Mais si nous nous astreignons de temps en temps à
essayer de regarder les choses et les gens comme ils sont
sans nous impliquer personnellement les voir simplement dans
leur ipséité, leur chosité, si je puis
me permettre ce néologisme, il nous viendra une
vision du monde bien différente de celle
conventionnellement admise. Bien que cette vue ne soit pas
conforme à celle socialement admise, il ne s'agit pas
d'un parti pris d'anticonformisme qui ne serait en fait
qu'une manière de snobisme c'est simplement un point
de vue différent. C'est cette perspective
différente que reflète la plupart des
réflexions qui constituent ce livre.
Certaines de ces réflexions sont simplement non
conventionnelles je les ai réunies dans le chapitre
"Pensées
Sauvages".
Ce que j'ai pu observer dans le monde où nous
vivons a parfois déclenché une réaction
de révolte que j'exprime dans le chapitre
"Coups de
Gueule".
D'autres réflexions sont de nature purement
philosophique, d'où le nom du
chapitre qui les contient.
Souvent amené à examiner le comportement
des autres et de moi-même du point de vue de notre
petit ego j'ai rédigé le chapitre
"Moi Je"
Enfin comme la vie et la mort sont des sujets importants
je leur ai consacré le
chapitre " Vie et Mort "
Même si Boileau exprime l'idée dans son "
Art Poétique " que " le moi est toujours
haïssable " il me paraît qu'avoir recours
à des circonlocutions pour éviter à
tour prix d'employer le " je " relève le plus souvent
de l'hypocrisie que de la bonne éducation. Louis XIV
qui usait du " nous " n'était pas ce me semble un
modèle de modestie...
À mon humble avis, lorsqu'un auteur emploie la
première personne, cela peut contribuer à
créer une connivence avec son lecteur. C'est pourquoi
je n'ai pas hésité à ne pas suivre la
recommandation de Boileau.
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D'autres l'ont remarqué bien avant moi, les
Vème - VIème siècles de notre
ère furent particulièrement riches en sages
philosophes :
En Occident : PYTHAGORE,HERACLITE, EPICTETE,
et, en Orient le BOUDDHA
Il m'a paru tout indiqué de publier ici quelques
une de leur œuvres. Bien sûr, je n'oublie pas PLATON
et LAO
TSEU on pourra les trouver, ainsi que bien
d'autres, sur le site COSMOSde
mon ami CG dont une bonne partie est maintenant
hébergéeICI.
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