Pour les tenants du Védanta, la Révélation est entièrement contenue dans les Védas, et tout ce qui serait en contradiction est illusoire. C’est le plus ancien corpus écrit de l’humanité qui soit actuellement la règle de millions d’individus, les formes tardives de l’Hindouisme et du Bouddhisme s’en inspirent, Guénon y voit la source de la Tradition exprimée dans la langue sacrée, le sanskrit.
Monolithique dans ses références, ce que l’on appelle de nos jours le Védantisme à donné naissance à des écoles qui ne diffèrent guère que par les méthodes d’exposition de la doctrine.
La plus connue en Occident est celle de Shankaracharia, contemporain de Charlemagne, dont nous donnons le petit traité intitulé "Atma Boddha" traduit par « De la Connaissance de l’Esprit ». La clarté d’expression de l’auteur, et les images qu’il utilise ( ce qui présente l’avantage d’une traduction facile) explique son succès auprès des occidentaux actuels.
C. G. le 24 Juin 1997
Ci-dessous, un point de vueuniversitaire, extrait de l’Encyclopédia Universalis sur CD-Rom.(© 1995 Encyclopædia Universalis France S.A.Tous droits de propriété intellectuelle et industrielle réservés)
Mais la gêne principale en ce domaine vient de ce que l’archéologie
védique est inexistante ; cela pour deux raisons principales, l’une
tenant aux conditions présentes de la recherche, l’autre au caractère
propre de la civilisation « védique ». Nomades en voie
de sédentarisation, les aryens n’utilisaient que des matériaux
périssables : l’argile, le bois. Le cuivre, le fer, l’or et l’argent
étaient certes connus, mais servaient surtout à la confection
d’armes et de bijoux. Si donc l’on a peu de chances de trouver des sites
archéologiques comparables à ceux de la civilisation de l’Indus
(Mohenjo-Daro, Harappa), on doit par contre espérer fouiller un
jour des tombes de chefs qui fourniront l’équipement guerrier et
un mobilier funéraire d’objets familiers. Malheureusement, les régions
à scruter sont parmi les plus disputées de l’Asie : ce sont
celles (Cachemire, Penjab, Afghanistan, Turkestan russe et Turkestan chinois)
où se croisent les frontières des anciennes républiques
soviétiques et de la Chine, de l’Inde et du Pakistan ; autant dire
que la recherche archéologique systématique par les moyens
modernes (photographie aérienne) n’est pas près d’y être
entreprise ! Aussi sommes-nous privés des secours dont disposent
les savants qui étudient Homère ou la Bible. Cela donne une
physionomie particulière aux études védiques, qui
restent fondées, par la force des choses, sur la seule philologie.
Le dommage n’est cependant pas aussi grand qu’il paraît, car le Veda
a un caractère encyclopédique, voulu par ceux qui l’ont composé
(d’où son nom : « le Savoir », c’est-à-dire «
la Somme des connaissances essentielles ») ; à la faveur de
prescriptions rituelles, de récits mythiques ou de panégyriques,
apparaissent des détails significatifs qui permettent de reconstruire
pour l’essentiel l’univers familier des Indiens védiques, tant en
ce qui concerne la vie quotidienne que l’idéologie. Mieux même,
la richesse des réflexions que l’on trouve dans le Veda à
propos de cette dernière en font une pièce maîtresse
de la comparaison entre les civilisations du même type (grecque,
latine, scandinave, celtique, germanique) : les démonstrations de
Georges Dumézil (par exemple dans L’Idéologie tripartite
des Indo-Européens , Bruxelles, 1958) l’utilisent massivement. On
voit donc que le Veda possède une valeur documentaire considérable
et qu’il est possible de l’utiliser pour restituer une image très
approchée du monde dans lequel il fut lui-même élaboré
et resta pleinement vivant pendant plus d’un millénaire. Cependant,
avant de s’intéresser à la civilisation et à la religion
védiques, il convient de prendre une vue d’ensemble de ce qu’est,
matériellement, cette masse de documents, c’est-à-dire de
décrire la forme des textes védiques avant d’en analyser
le contenu."