APERÇUS SUR LE ZEN

PRESENTATION  LE ZEN PENETRE AU JAPON   LES ORIGINES CHINOISES  LE TAOÏSME
BREF RAPPEL DE LA DOCTRINE DU BOUDDHA  LA PRATIQUE DU ZEN  CONTROVERSE LES KOAN LE SON D'UNE SEULE MAIN  PRATIQUE D'UN "DO"  LE PEINTRE DE L'EMPEREUR DE CHINE  NOTES NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE

PRESENTATION

Définir une doctrine aussi vaste et complexe - malgré son apparente simplicité - que le Zen en quelques lignes, cela semble une gageure, aussi ai-je conscience des nombreuses 1acunes que comporte cet exposé

Quiconque aborde le Zen avec seulement quelques notions élémentaires sur le Bouddhisme classique, celui du Hinayana, ne comprend pas, à priori, le rapport entre ces deux disciplines.

Les réponses ambiguës et même souvent apparemment aberrantes que donnent les maîtres lorsqu'on les interroge sur le Zen, la pratique des Koans, ces énigmes à peu près insolubles qui sont données à résoudre aux novices, les rapports du Zen avec les Arts Martiaux, la peinture à l'encre de Chine, la diététique ou les arrangements floraux, tout celai paraît constituer un ensemble hétéroclite n'ayant que fort peu de choses à voir avec l'enseignement simple et direct du Bouddha.
Gautama

Et, après tout pourquoi dire "Bouddhisme Zen" plutôt que "Taoïsme Zen" ? Car une étude un peu plus approfondie nous montre que le Zen, discipline d'origine typiquement. chinoise, doit sûrement autant à l'enseignement de Lao Tse qu'à celui du Bouddha

S1 l'on admet certaine croyance chinoise selon laquelle le Bouddha ne serait personne d'autre que le Vieux Sage qui, fuyant la cour des Tchéou dont il déplorait la décadence, est parti vers l'Ouest et dont personne ne sait ce qu'il est devenu, tout cela pourrait s'éclairer un peu.
Mais il est vraisemblable que cette "légende" ait été inventée de toutes pièces par les Taoïstes au cours de la controverse qui les a, un instant, opposée aux Bouddhistes.

Si c'est surtout par l'intermédiaire du Japon que l'occident connaît la voie de l'Illumination Immédiate (voie qui paraît-il existe également dans certaines formes du Tantrisme et du Bouddhisme tibétain (vajrayana)) il ne semble pas juste pour autant de la désigner sous le vocable japonais de Zen et il serait plus Judicieux d'utiliser le mot chinois " Tch'an ".(début)

LE ZEN PENETRE AU JAPON

C'est vers 1191 que le Zen fut introduit, par le moine T'ien T'ai, au Japon où le Bouddhisme existait déjà depuis le milieu du VI° siècle. Mais il fleurissait déjà en Chine sous le nom de Tch'an (transcription chinoise du terme indien Dhyâna : contemplation ) depuis l'arrivée vers l'an 520 de notre ère, du moine indien Bodhidharma.

Bodhidharma. est considéré comme le 28éme patriarche indien par lequel on peut faire remonter la transmission initiatique jusqu'au Bouddha ( Assertion du reste réfutée par certains érudits).

On peut même dire que, lors de son introduction au Japon le Tch'an, qui avait connu ses moments les plus riches à l'époque de Hui Neng (638 - 713) sixième patriarche chinois après Bodhidharma, était déjà quelque peu dénaturé.  En effet, la popularité dont jouissait cette doctrine avait contribué à transformer petit à petit les monastères où elle était enseignée en pensionnats religieux pour adolescents, ce qui avait rendu nécessaire l'introduction d'une discipline rigoureuse assez peu conforme à l'esprit du Bouddhisme traditionnel.

C'est sous cet aspect, quelque peu régimentaire, que le Tch'an pénètre au Japon au début de l'époque Kamakura, c'est à dire au moment de la prise du pouvoir par le dictateur militaire Yoritomo et de ses Samouraïs.  Il ne faut donc pas s'étonner de l'influence que prit rapidement le Zen dans la vie des Samouraïs et de son extension, dont il sera reparlé plus loin, aux Arts Martiaux.

I1 ne faudrait cependant pas croire que le Zen ne fut adopté que par les militaires.  Bien au contraire, si le Japonais, grand amoureux de la nature, reste par essence profondément Shintoiste, il est ouvert à tout ce qui vient de l'étranger et il s'est rapidement adapté au Zen - comme malheureusement des siècles plus tard - la civilisation industrielle occidentale ) et l'on peut dire que l'influence du Zen a été décisive dans l'orientation prise par la vie sociale, les arts ou la vie spirituelle. de l'empire du Soleil Levant.

Cet aperçu historique paraîtra sans doute à quelques uns trop sommaire et schématique, mais notre propos n'est pas de traiter de l'histoire du Zen dont on pourra trouver des développements très détaillés dans les ouvrages du Dr D.T. Suzuki ou dans l'ouvrage d'Allan W. Watts intitulé "Le Bouddhisme Zen"(début)

LES ORIGINES CHINOISES

Nous avons dit tout à l'heure que le Tch'an avait été introduit en Chine par le moine indien Boddhidharma aux environs de 520.  Cette date correspond en fait à la création d'une école mais à cette époque, le Bouddhisme était déjà connu en Chine depuis plus d'un siècle en particulier grâce au moine indien Kumarajva.  Et l'on peut penser que la création de l'école Tch'an par Boddhidharma correspondrait à la cristallisation de tendances depuis longtemps latentes; en voici les raisons :

Les premiers traducteurs des Sûtra indiens étaient des moines qui ne disposaient, pour transcrire la pensée Bouddhique, que du vocabulaire taoïste.  Citons en particulier le Jeune moine Seng-chao qui se convertit au bouddhisme après avoir traduit le Vimalakirti Sûtra dans lequel il est question d'un laïque qui s'était distingué de tous les autres disciples du Bouddha en répondant à une question sur la nature de la réalité non - dualité "par un silence énorme", exemple suivi si fréquemment par la suite par de nombreux maîtres Zen.

Ce qui d'autre part était de nature à séduire particulièrement les Chinois, peuple très amoureux de la vie, réside, dans ce Sûtra, dans le fait que l'Eveil Parfait ( le Satori ) était compatible avec la vie de tous les Jours.

On voit dés à présent que le Tch'an, dès son origine, est le résultat d'une interférence entre les doctrines bouddhistes et taoistes. C'est pourquoi il nous faudra faire précèder, ne serait-ce que sommairement, l'étude du Zen proprement dit de celles du taoïsme et du bouddhisme traditionnel, celui du Hinayana, bien que les importateur du bouddhisme en Chine se soient réclamés du Mahayana.(début)

LE TAOÏSME

Commençons par le taoïsme.  Le sens propre de "tao", "do" en japonais, est voie ou chemin. Pris au sens verbal, ce mot signifie également tracer un chemin, montrer une voie.

Tao a également le sens de dire, c'est la parole (qui enseigne la doctrine).  C'est aussi l'art d'harmoniser les voies du ciel et de la terre et, qui pourrait le faire mieux que l'homme, que bien des formes de la Tradition désigne comme le médiateur entre le ciel et la terre.(1)

Revenons au Tao (avec une majuscule cette fois) le Tao Te King de Lao Tseu nous parle du Tao que l'on ne peut nommer :

"Le Tao que l'on tente de saisir n'est pas le Tao lui - même
"Le nom qu'on peut lui donner n'est pas son nom adéquat
"Sans nom il représente l'origine de l'univers
"Avec un nom, il constitue la Mère de tous les Êtres".
Ce Tao est donc un Être parfait, Le Grand Un, le Principe Unique dont la Vertu (le Tao avec un Nom : le Te) se manifeste par l'intermédiaire des deux principes polarisés complémentaires qui furent plus tard désignés par 1es vocables de Yin et Yang, par analogie avec les deux versant d'une montagne l'adret, versant éclairé et l'ubac, coté qui reste dans l'ombre.

Par exemple la lumière, le chaud, le Temps, le sec, l'homme, la force centripète qui provoque la contraction, la solidification, sont Yang, tandis que leur opposés complémentaires (l'obscurité, le froid, l'humide, la femme, la force centrifuge qui provoque l'expansion, l'Espace, la dissolution) sont Yin (2)

 Ce sont les diverses combinaisons de ces deux principes qui ont donné naissance "aux dix mille êtres" et qui sont résumés dans les 64 Hexagrammes du Yi King, cet ouvrage de Sagesse et de philosophie plusieurs fois millénaire.(3)

Que doit faire l'homme pour harmoniser les voies (tao sans majuscule) du ciel et da la terre ? Ne rien faire.  C'est ce "ne rien faire" (wu wei) actif, efficace qui est le principal apport du Taoïsme et qui constitue en fait l'essence du Zen.  Nous en reparlerons un peu plus loin.(début)

BREF RAPPEL DE LA DOCTRINE DU BOUDDHA

Pour ce qui est du Bouddhisme, nous connaissons tous du moins je le suppose, les Quatre Nobles Vérités qui constituent l'essentiel de l'enseignement du Bouddha.  Il ne semble pas inutile de les résumer rapidement:

- La naissance est souffrance, le déclin est souffrance, les lamentations, la peine, le désespoir sont souffrance, les cinq agrégats de l'existence (forme corporelle, sensation, perception, les formes mentales) sont cause de souffrance.  Telle est la première Noble Vérité de la souffrance.

- Le désir sous ses trois formes (désir sensuel, désir d'existence éternelle, désir de bonheur temporel) qui enchaînent 1'homme au cycle des naissances est la cause de la souffrance.  Ce désir est lui même le fruit de l'Ignorance.  Telle est, résumée, la seconde Noble Vérité de la cause de la souffrance.

-Se libérer du désir, se détacher de lui, et de ce fait sortir de la ronde des naissances.  Telle est la Troisième Noble Vérité de la cessation de la souffrance.

- La quatrième Noble Vérité propose le moyen de faire cesser la souffrance : c'est le sentier aux huit embranchements :
 

- par la compréhension Juste
- par la pensée Juste
- par les paroles Justes
- par les actions Justes
- par les moyens d'existence Justes
- par l'effort Juste
- par l'attention Juste -par la concentration Juste.
Telle est la quatrième Noble Vérité qui mène à la cessation. de la souffrance.

Il semble intéressant de noter au passage la gradation qui va de la Compréhension Juste à l'Action Juste (la pratique sans la théorie est dangereuse) pour arrive la concentration juste dans la méditation.

Nous pouvons maintenant, je crois, entrer enfin dans le vif du sujet, la pensée Zen.  je vais vous exposer comment je crois l'avoir comprise, en particulier,  par la lecture des ouvrages de D.T.Suzuki, du Dr Hubert Benoît et d'Allan W. Watts.

Des quatre Nobles Vérités, c'est plus particulièrement la seconde, celle de la cause de la souffrance qui doit nous intéresser.  La cause de la souffrance est l'illusion, fille de l''ignorance.
Pour le Bouddhiste hinayaniste, c'est l'ignorance de la chaîne aux douze maillons des Origines interdépendantes (Pratîtya-samutpâda (sk) Paticca-samuppâda (p) ) :

Mais demandons nous de nouveau de quelle ignorance il s'agit.  Imprégné de la doctrine taoïste, le Zen répond : l'ignorance de l'Unité, C'est cette illusion d'être une entité séparée, indépendante, le Jugement voilé cause duquel l'homme croit en une dualité entre le moi et le non-moi qui est la cause de la souffrance.  Ceci nous conduit au but du Zen : le Satori.

Mais, qu'est-ce que le Satori ? C'est l'état dans lequel celui qui l'a atteint perçoit sa nature propre, sa participation à la Nature du Bouddha, c'est donc un accès immédiat à la Connaissance.  Celui qui a atteint le Satori vit l'Union avec le Tao (les maître chinois anciens et même quelques Japonais parle indifféremment du Tao ou de la nature de Bouddha, ce qui montre bien qu'il ne font pas de différence entre ces deux notions qui désignent toutes deux le Principe Suprême. (début)

LA PRATIQUE DU ZEN

Le Zenniste ne cherche pas la libération, car on lui a enseigné "qu'il est libre de toute éternité", mais qu'aveuglé par l'ignorance, qui se manifeste par la revendication de son petit moi personnel, il ne vit pas cette liberté.  Selon le Zen, le terme pâli "dukkha" que l'on retrouve si souvent dans les quatre Nobles Vérités ne devrait pas être traduit par "Souffrance" mais le serait plus adéquatement par "frustration" ou par "angoisse".  Angoisse dont la cause est la dualité moi - non - moi, le moi désirant sans cesse s'affirmer comme unique et indépendant et percevant comme souffrance ou frustration tout ce qui ne le confirme pas dans cette prétention.

Le but pratique du Zen est donc de faire taire cette revendication, cette illusion d'être une entité unique et séparée du reste du cosmos qui lui est sans cesse suggérée par les formations mentales (contre lesquelles les. écritures bouddhiques nous mettent si souvent en garde).

Ce petit moi égotique existe depuis la naissance de l'individu et se manifeste depuis sa plus tendre enfance : l'une des premières choses que sait dire un tout petit est "NON".  Ce "NON" peut être interprété comme une volonté de délimitation entre l'enfant et tout ce qui n'est pas lui.

I1 a plus d'un tour dans son sac le petit moi égotiste et il sait souvent se parer des plus beau atours, c'est ainsi qu'une étude tant soit peu approfondie de ce que l'on pourrait croire être les plus nobles sentiments nous montrerait qu 'en dernière analyse, ne sont que la manifestation sournoisement dualiste de ce petit moi égocentrique.

Même l'amour, en dehors de l'Amour universel qui ne s'atteint que par la connaissance, n'est en fait rien d'autre qu 'une projection ou au contraire une identification du petit moi à l'être ou à l'idéal aimé, C'est ce qui explique que les plus grands maîtres nous mettent si souvent en garde contre le sentimentalisme, et c'est également pourquoi il est dit que ce n'est pas en accumulant les mérites que l'on parviendra à l'illumination du satori.

A ce propos, je suggère de relire la blague des valises.

Imprègné de Taoïsme, le Zen n'est pas manichéen il ignore les notions du bien et du mal et il a fait sienne cette parole du Tao Te King :
 

"Tout le monde tient le beau pour le beau,
"c'est en cela que réside 1a laideur.
"Tout le monde tient le bon pour le bon,
"c'est en cela que réside son mal".


Afin de faire disparaître les formations mentales qui voilent le jugement de l'homme et l'empêchent de voir sa véritable Nature de Bouddha il existe de nombreuses techniques.  L'une des plus simples   (en apparence) est la méditation en posture assise ou "Tso Tch'an" (en chinois), ou en Japonais, Zazen.

En quoi consiste Zazen ? - Un poème du Zenrin (Anthologie de quelque 5000 poèmes en deux vers sur le Zen compilés par Toyo Eicho) nous dit :
 

"Tandis que je suis assis tranquillement sans rien faire
"Le printemps vient et l'herbe pousse"
Ayant quelque peu pratiqué Zazen, je suis en mesure de vous en parler :

Il s'agit d'une sorte de méditation informelle qui se pratique en commun. Le lieu ou l'on fait Zazen est le Dojo (la maison de la voie : Do en Japonais étant équivalent au mot chinois "tao").
C'est une grande pièce nue dont le sol est recouvert de "tatamis", épais tapis en paille de riz tressée.  Au milieu de la pièce brûle de l'encens dans une cassolette.

Les moines, ou les laïques qui viennent pratiquer Zazen sont assis en posture de méditation, de préférence lotus (les deux jambes croisées) ou à la rigueur en siddhasana : la posture parfaite (une jambe repliée et l'autre disposée de telle sorte que le pied soit coincé entre le mollet et la cuisse de la première)

Les mains sont placées dans le giron, la droite posée à plat sur la gauche, les paumes regardant le ciel et les pouces se joignant en un contact léger : un contact trop prononcé signifierait une crispation alors qu'un manque de contact marquerait un début d'assoupissement et par conséquent un relâchement de l'attention.  Rappelons-nous au passage que le bouddhisme insiste beaucoup sur la perfection de l'attention (septième et huitième embranchement de l'octuple sentier qui mène à la cessation de la douleur) .
 

La respiration est abdominale (concentrée dans le "hara" partie de l'abdomen située entre l'ombilic et le pubis).  Elle doit être lente, profonde, libre et régulière, sans rétention de souffle, et, au début, pour faciliter l'entrée en méditation, il est recommandé de se concentrer sur le va et vient lent et régulier du souffle, sans intervenir sur lui, comme un spectateur non concerné.

Si l'on est un peu sensible on perçoit très bien un double courant : celui de l'air qui descend avec l'inspir et remonte avec l'expir, et un autre courant (les pratiquant du yoga parlent de l'énergie vitale, le "Prâna") qui circule en sens inverse du "hara" à une zone du cerveau située entre les deux sourcils (ajna-chakra dans le yoga).

Les yeux sont ouverts, le regard posé vers le mur mais. ne regardant rien en particulier. I1 est recommandé de ne pas chercher à faire le vide mental, mais, présent à tout, sensations, sons, odeurs, rester impassible et non concerné afin de rester ouvert au maximum à la buddhi universelle. S'i1 survient des pensées, des associations d'idées ne pas chercher à les réprimer mais ne pas leur accorder plus d'importance qu'à des nuages qui passent dans le ciel.

Très vite le mental s'apaise et l'on ressent une sensation de grand bien-être laquelle on ne doit pas non plus accorder la moindre importance.  Dans les "dojos" Japonais, le maître se promène silencieusement de long en large entre les deux rangées de méditants et surveille s'ils conservent strictement la posture - laquelle, contrairement à ce que l'on pourrait croire ne provoque, si l'on est parfaitement relaxé, aucune courbature)
 

Pour ramener un indolent à là posture convenable, il s'incline respectueusement devant lui (en hommage à la Nature de Bouddha qui réside en celui qu'il va corriger) puis lui applique sur un point précis de l'épaule un coup de son "kyosaku" (sorte de verge, ronde d'un bout et plate de l'autre). I1 ne s'agit pas 1à d'une punition mais d'une sorte de massage qui a pour effet immédiat de ramener celui qui le reçoit à l'état de concentration voulu.

En occident, la pratique de Zazen s'étend sur deux périodes d'une demi heure environ interrompue par cinq à dix minutes de à "kin-hin", sorte de marche lente, à très petits pas rythmée sur la respiration.  Cette marche s'effectue en sens inverse de celle du soleil (en tournant vers la droite) Lorsque j'ai demandé pourquoi ce sens, le maître a été fort surpris de ma question et n'a su que répondre.

Après la séance de Zazen, il m'a dit qu'elle avait eu pour effet de troubler son Zazen - ce dont j'étais profondément fâché - puis m'a dit que le but du Zen étant de retrouver son origine, sa Nature de Bouddha, c'était sans doute une manière de "remonter le temps". Je livre cette réponse à votre réflexion.

Zazen ne m'a pas apporté le satori mais; je dois dire que, sorti du dojo je baignais dans une sorte de bien-être difficile à dépeindre associé à une grande lucidité vis à vis de tout ce qui m'entourait.

Avant d'en terminer avec Zazen, je voudrais remarquer le parallélisme frappant qui existe entre cette pratique et une sorte de méditation d'origine taoïste nommée "Révolution de la Lumière" décrite dans le livre "Le Secret de la Fleur d'Or". Les seules différences résident, d'une part dans la direction imprimé à l'énergie vitale qui remonte depuis la base de la colonne vertébrale (Muladara Chakra des yogin) vers le centre entre les sourcils (à l'inspiration) puis redescend vers le hara en passant par le centre du cœur (à l'expiration), et d'autre part dans l'attention de l'ouie qui doit écouter vers l'intérieur.(début)

CONTROVERSE
 

"Un homme vivant assis et qui n'est pas couché
"Un homme mort couché et qui n'est pas assis
"Après tout ce ne sont que de misérables squelettes
Ce poème de Hui Neng ou encore cet extrait du Ku tsun hsu de Huaï-jang disciple de Hui Neng ci-après,nous montrent bien que la méditation assise (zazen) n'a pas la faveur de tous ]es maîtres Zen.:
"Vous entraîner à la méditation assise (zazen) équivaut à vous exercer à être un Bouddha assis.
"Si vous vous entraînez au Zazen, (il vous faut savoir que) le Zen consiste ni à s'asseoir, ni à être couché.
"Si vous vous entraînez à être un Bouddha assis, (il vous faut savoir que) le Bouddha n'est pas une forme fixe. Puisque le Dharma n'a pas de demeure (fixe), ce n'est pas une question de choix.
"Si vous (vous transformez) en Bouddha assis, cela équivaut précisément à tuer le Bouddha. Si vous restez fidèle à la position assise, vous n'atteindrez pas le principe (du Zen)".
 Une controverse opposa au VIIème siècle de notre ère Shen Hsiu et Hui Neng, les deux principaux disciples du 5ème patriarche chinois Hung Jan.  On se souvient que pour décider de celui à qui il transmettrait sa robe et son bol, insignes du patriarcat, Hung Jan demanda aux moines de composer un poème sur le Zen.

Shen Hsiu écrivit :

"Le corps est l'arbre de la boddhi"
"L'esprit est comme un miroir brillant dressé"
"Prenez soin de l'essuyer constamment"
"Et de ne pas permettre à la poussière d'y adhérer".
Le lendemain apparaît le poème de Hui Neng :
" Il n'y a pas d'arbre de la Boddhi"
" Ni miroir brillant dressé"
" Aucune chose n'existe fondamentalement"
" Où donc les poussières pourraient-elle adhérer"


Le poème de Shen Hsiu nous présente l'esprit comme un miroir dans lequel, s'il est parfaitement net se reflètera la Mental (avec un grand M, c'est à dire la Buddhi universelle)

C'est par la contemplation assise que l'on parviendra à conserver net et parfaitement poli le miroir de l'esprit.  Le mot "assisse" ici s'applique aussi bien à la posture du corps qu'à l'état de l'esprit (le mot "tso" peut également signifier "être assis" ou "ne pas agiter l'esprit").

"Le corps est l'arbre de la Boddhi" :  Cela nous fait comprendre l'importance qu'accordent au respect de la posture de méditation les adeptes du zazen.

La conception de Hui Neng est toute différente. Pour lui il est tout aussi vain de vouloir polir le mental (avec un petit m cette fois) pour en faire un miroir que de "polir une tuile" pour parvenir au même résultat.

Selon lui la Nature du Bouddha est le vide (sunyata) non pas le néant mais le non manifesté et en cela il se rapproche de la conception taoïste qui recherche le Tao dans la complète vacuité, c'est à dire dans un mode supérieur de l'être.

" Aucune chose n'existe fondamentalement"
ou bien encore :
"Au commencement aucune chose n'est",
c'est à dire à l'origine il n'y a pas de manifestation. Comment le vide alors pourrait-il se refléter dans un miroir aussi bien poli soit-il ?
Nous comprenons qu'à la lecture du poème de Hui Neng, Hung Jan lui ait transmis le patriarcat de préférence Shen Hsiu.

Pour Hui Neng, le véritable esprit est non-esprit (wu hsin) il ne peut donc pas être considéré comme objet de pensée ou d'action.

Alors que faire ? C'est ici qu'intervient la notion du wu wei, le non-agir et que nous sommes de nouveau ramenés au taoïsme. Il est dit dans le Tao To King :

"Le Tao reste toujours sans action et il n'est rien qu'il ne puisse accomplir"
,ou encore :
"Le saint Homme arrive sans se mouvoir, nomme sans regarder, accomplit sans agir".


Cette notion est sans doute l'une des plus difficile ment accessible à l'occidental, pas seulement pour lui. du reste puisque Lao Tse constate :

"Mes préceptes sont très facile à suivre mais personne ne peut les comprendre ni les suivre".


Nous comprenons encore moins lorsque nous savons que Hui Neng se déchaînant contre les tenant de la contemplation assise disait :

"Une Journée sans travai1 est une Journée sans manger"
et que dans les monastères Zen où l'on suit son enseignement les moines passent pratiquement tout leur temps à vaquer à différents travaux manuels : entretient du monastère, culture, etc.

Non agir, les maîtres zen emploient plus volontiers le terme de "lâcher prise" c'est à dire ne pas laisser les formations mentales établir un écran entre notre "Nature de Bouddha" et nos perceptions, c'est se laisser aller à la complète naturalité sans faire d'effort car nous efforcer à ne pas nous efforcer ce serait encore nous efforcer.

I1 ne faut toutefois pas entendre par là une sorte de laisse aller : en vertu des septième et huitième embranchements de l'Octuple Sentier (attention juste et concentration Juste) chaque geste du bouddhiste est une méditation. Il doit être parfaitement, lucidement conscient de ce qu'il fait.

Ces deux aspects de son attitude ne sont pas aussi incompatibles qu'elles pourraient le paraître : s'il mange une bouchée de riz, il ne fait rien d'autre que manger cette bouchée de riz il est tout entier dans sa manducation sans l'accompagner des commentaires que lui soufflent ses formations mentales.

A un novice qui lui demandait de lui expliquer l'essence du Zen, Po Tchang répondait :

"Quand nous avons faim nous mangeons, quand nous avons sommeil nous dormons"
A la remarque de l'élève :
"C'est ce que fait le commun des mortels"
il répond :
"Quand ils mangent il ne mangent pas"
I1 entendait par là que le commun des mortels interpose entre lui et l'action de manger ses formations mentales : il ne goûte pas ce qu'il mange, "il goûte la langue qui goûte".

Dans les écoles Zen qui suivent l'enseignement de Hui Neng on ne recherche pas à polir le miroir de l'esprit par la seule contemplation, c'est dans la vie courante que s'effectue le lent cheminement qui mène au satori.

La liberté absolue, la complète naturalité peuvent également être recherchés dans la pratique d'un "Do", d'une "voie" : bushido (les arts martiaux : Kendo (escrime), Judo (lutte souple) Aïkido : littéralement voie par l'union des esprits qui est un art de l'esquives basé sur la recherche d'une harmonie entre l'élan; de l'attaquant (uke) et de l'attaqué (tori) kyudo  (art du tir à l'arc), ou bien encore comme les arts d'agrément : cha no yu (cérémonie du thé) bonkesi (art des jardins) sado (peinture à l'encre de chine) ou encore l'art des arrangements floraux ou même la cuisine.

C'est par la lecture de l'ouvrage du professeur Herrigel "Le Zen dans l'Art chevaleresque du tir à l'arc" que je crois avoir le mieux pénétré l'esprit du Zen. Serais je capable de vous le transmettre convenablement, je n'en suis pas sûr, je vais quand même essayer.

Après avoir patiemment, pendant des mois, appris à simplement bander son arc sans efforts et en restant parfaite ment décontracté, il lui a fallu des années pour savoir simplement décocher sa flèche : seulement écarter les doigts pour que la flèche parte comme d'elle même, sans laisser intervenir la pensée raisonnante, sans s'efforcer de ne pas s'efforcer, lâcher prise, laisser agir la parfaite réalité qui est la Nature du Bouddha.

Lorsque enfin il y est parvenu, qu'il a atteint la cible sans viser, le maître dit simplement "Cette fois-ci "quelque chose a tiré" signifiant ainsi que ce n'était plus le mental (avec un petit m) mais la participation de l'archer à la buddhi universelle qui avait déclenché, l'écartement des doigts au moment exact ou la flèche, était dans la direction de la cible.

Celui qui parvient à vivre dans cet état est parfaitement libre, il laisse simplement agir sa nature de Bouddha.  C'est tout simple, mais long est le chemin pour parvenir à la parfaite simplicité.(début)

LES KOAN

Pour décrire les étapes de ce chemin, les maîtres Zen utilisent souvent la parabole de la montagne : Au début l'élève voit la montagne mais comme il la perçoit travers ses formations mentales, on lui explique que tout est illusion.

Il finit par en être tellement persuadé qu'il ne voit plus la montagne. Ce dont il découle un profond désarroi, le même que dépeint Herrigel lorsqu'il essaie par tous les moyens à s'efforcer de ne pas intervenir dans le départ de la flèche : ou bien il la lâche n'importe comment et elle se perd loin du but, ou bien il est tellement attentif à ne pas intervenir qu'il est contracté au maximum et manque également le but.

La montagne dans toute sa vérité
La montagne de Lu dans la brume
Aquarelle originale de Francis Saillart (1992)

Jusqu'à ce qu'arrivé au fond de l'angoisse l'élève émerge à la lumière : il voit de nouveau la montagne, mais il la voit dans sa vraie nature : il est la montagne puisque, comme lui, elle participe à la nature du Bouddha. Iil à supprimé en lui tout dualisme, il a obtenu le satori, il est réintégré dans l'Unité ou, plus exactement, il s'est éveillé à la vérité, qu'il avait toujours été dans l'état de satori mais que ses formations mentales ne lui permettaient pas de s'en apercevoir ; comme ce moine du moyen âge qui, après avoir longtemps cherché, à réalisé cette énorme découverte qu'il n'y avait rien à trouver. I1 avait la connaissance depuis toujours mais il ignorait qu'il l'avait.

Dans certaines écoles - particulièrement l'école Rinzaï - c'est par la technique des Koan  (énigmes insolubles) qu'est provoqué ce désarroi qui va provoquer la totale dissolution de la personnalité dualiste.

Un des koan les plus célébrés est celui de "mu" (prononcé mou) :

Un disciple  ayant demandé au maître Joshu si "un chien possède la Nature de Bouddha",  il répondit simplement : "mu".  Mot qui peut signifier "non", "sans" ou encore "rien".

Le disciple à qui est proposé ce koan doit se concentrer sur lui, le répéter sans cesse jusqu'à ce que sa vraie signification jaillise en lui sans intervention de la "raison raisonnante".

Toute réponse qu'il donnera au Maître qui sera l'effet de cette "raison raisonnante" sera impitoyablement refusée.

Un autre classique est :

LE SON D'UNE SEULE MAIN

Le maître du temple de Kennin était Makurai, Tonnerre Silencieux. Il avait un petit protégé nommé Toyo, âgé seulement de douze ans. Toyo voyait des disciples plus âgés envahir matin et soir la chambre du maître pour recevoir des instructions sur le zazen ou pour une direction personnelle dans lesquelles leur étaient donnés des koan pour arrêter le vagabondage mental.

Toyo désirait lui aussi faire  zazen. « Attends un peu, lui dit Makurai, tu es encore trop jeune».  Mais l'enfant insista tellement que le maître finit par consentir.

Le soir le petit Toyo vint au moment convenable sur le seuil de la chambre que Makura; réservait au zazen. Il frappa le gong pour annoncer sa présence, s'inclina respectueusement trois fois avant de franchir la porte et alla s'assoire devant le maître dans un silence respectueux.

« Tu es capable d'entendre le son de deux mains qui se frappent l'une l'autre, dit: Maturai. maintenant montre-moi le son d'une seule main. »

Toyo s'inclina et alla dans sa chambre pour réfléchir au problème. De sa fenêtre il pouvait entendre la musique des geishas. "Ah ! j'y suis !"s'exclama-t-il.

Le soir suivant, quand son maître lui demanda de mettre en lumière le son d'une seule main, Toyo se mit à jouer la musique des geishas.

« Non, non, dit Makurai, cela n'ira jamais ainsi. Ce n'est pas là le son d'une seule main. Tu n'y a rien compris. »

Pensant qu'une pareille musique le dérangerait, Toyo s'installa en un lieu tranquille et se mit à méditer. "Que peut bien être le son d'une seule main ? "

Il lui arriva d'entendre de l'eau tomber goutte à goutte. « J'y suis ! » s'imagina Toyo.

Quand il apparut de nouveau devant son maître, Toyo  imita une eau qui dégouline

« Qu'est cela ? demanda Makurai. C'est le son d'une eau qui dégouline et nullement le son d'une seule main. Essaie de nouveau. »

Toyo médita vainement pour entendre le son d'une seule main. Il entendit le soupir du vent. Mais le son fut rejeté.

Il entendit le cri d'un hibou. Ce fut également refusé.

Le son d'une seule main n'était pas non plus celui des criquets.

Plus de dix fois Toyo alla chez Makurai avec différents sons. Tous étaient mauvais. Pendant près d'un an il médita sur ce que pouvait être le son d'une seule main.

Pour finir le petit Toyo entra dans la véritable méditation et parvint au-delà de tous les sons.
« Je ne pouvais en recueillir davantage, expliqua-t-il par la suite, de sorte que j'ai atteint le son insonore. »Toyo avait compris le son d'une seule main.
 

Extrait de Zen Flash, Zen Bones, compiled by Paul Reps, traduit et publié avec l'aimable autorisation de « Penguin Books ».
(début)

PRATIQUE D'UN "DO"

En prenant l'exemple du sado, la peinture à l'encre de Chine, je voudrais maintenant établir un distinguo entre la complète naturalité recherchée par le Zen et une prétendue. intuition avec laquelle certains occidentaux ont tendance la confondre.

 Le maître est assis devant la natte où sont soigneusement rangés ses bâtons d'encre, ses pinceaux et la longue feuille de papier sur laquelle il réalisera son œuvre.

Il se recueille, et se décontracte d'abord au moyen de la respiration. Puis lorsqu' il a atteint l'état intellectuel voulu, il se saisi d'un pinceau et, en quelques trait, il trace un tableau qui n'aura aucun besoin d'être retouché dans lequel le trait parle de lui même et plus encore le vide.

L'occidental aurait facilement tendance à assimiler cette technique à celle de "l'écriture automatique" qui eu son. heure de vogue à l'époque surréaliste. Grande est son erreur.  Dans le cas de l'écriture automatique, ce qui est recherché c'est le contact avec le subconscient, c'est; à dire avec les puissances des mondes inférieur ; alors que dans le sado ce qui est recherché, c'est une complète suppression des formations mentales, à quelque niveau de la psyché qu'elles appartiennent, afin que "quelque chose" qui est sa Nature de Bouddha conduise la main de l'artiste.

D'ans le premier cas, c'est un enchaînement aux puissances inférieures, dans le second c'est la totale liberté du satori.

LE PEINTRE DE L'EMPEREUR DE CHINE

Un empereur de Chine désirait orner son palais du plus beau tableau qui existe au Monde.
Il fit venir le peintre le plus réputé de son empire, il mit à sa disposition une chambre confortable munie de tout ce dont le peintre pouvait avoir besoin pour réaliser son œuvre. Trois fois par jour un succulent repas était servi à l'artiste.

Au bout d'un an, l'empereur, ne voyant rien venir se rendit dans la chambre du peintre qu'il trouva plongé dans une intense méditation, dont il le fit sortir en lui tapant sur l'épaule et lui dit :

"C'est pour exécuter le plus beau tableau du monde que je vous ai accueilli, non pas pour passer votre temps à somnoler"

Le peintre se leva, saisit un pinceau et d'un seul traça sur le mur une magnifique porte, il sorti par cette porte et, depuis, nul ne sait ce qu'il est devenu...

Mais revenons à la comparaison entre le sado et l'écriture automatique.  L'écriture automatique peut s'acquérir au moyen d'une technique psychique, dans le sado, le trait parfaitement libre ne s'obtiendra que lorsque toute technique picturale (qu'il aura d'abord fallu apprendre patiemment pendant des années) sera entièrement oubliée pour que le "quelque chose" guide la main de l'artiste.

Cette comparaison nous montre combien l'esprit du Zen est difficilement accessible à l'occidental.

Ajoutons même qu'il peut être fort dangereux. Nous avons pu voir au cours de cet exposé que l'entraînement Zen est une puissante entre prise de démolition. Pour accéder (peut-être) au satori il faudra, à tous prix, démolir le petit moi individuel dont les prétentions égotiques nous empêchement de sortir de la dualité et voir en notre vraie nature.

Nous avons vu l'angoisse, le profond désarroi qui s'empare de celui qui est engagé dans la voie lorsqu'il a commencé à se dépouiller de son petit moi, lorsque, ayant pris conscience de l'illusion sans pour autant être sorti de la dualité, il ne lui reste rien à quoi se raccrocher.

Seule la conduite et la surveillance permanente d'un maître permettrons à l'étudiant de sortir un jour brusquement de ce désarroi pour émerger dans la lumière du satori. Sans cette bouée de sauvetage qu'est le Maître, il risque de sombrer définitivement.

Il m'a même été rapporté que c'était au moyen de techniques s'apparentant à celles du Zen qu'étaient formés les pilotes d'avions suicides, les kamikaze.  On voit tout le danger, qu'il pourrait y avoir pour l'occidental à suivre n'importe quel faux maître qui, après avoir complètement détruit sa personnalité pourrait lui faire effectuer tout ce qu'il lui semblerait bon de lui faire faire.

Dans le dernier chapitre de "La Crise du Monde Moderne" René Guénon nous rappelle ce verset de l'Apocalypse:
 

" I1 y aura de faux Christs et de faux Prophètes qui feront de grands prodiges et des choses étonnantes, jusqu' séduire, s'il était possible, les élus eux mêmes"


La profusion d'écoles et de sectes extrême-orientales qui fleurissent actuellement en occident semble être sur le point de lui donner raison.(début)

* * *

NOTES

1) C'est, à mon sens, la signification symbolique de la partie à section octogonale du clocher de nos églises qui effectue la transition entre la partie à section carrée - qui symbolise la terre - et la sphère qui le surmonte (symbole du ciel) (retour)

- 1) A ce sujet Voir René Guénon - "Le Règne de la quantité et les Signes des Temps -  Chapitre XXI" où l'on comprend nettement que, conformément à la Tradition Extrême-Orientale,  le Temps correspond au principe de compression, de cristallisation (Yang) alors que l'espace correspond au principe d'expansion (Yin).
Un peut plus loin on voit que Yin produit Yang et que Yang produit Yin :

"Voici où se manifeste la complémentarité des conditions d'existence : ceux qui travaillent pour le temps (Yang) (les villes) sont stabilisés par l'espace (Yin) ; ceux qui errent dans l'espace (les nomades (Yin)) se modifient sans cesse avec le temps (Yang).
A rapprocher de la conception - constitution de l'Univers d'après G. Ohsawa.

(*) Les mots entre parenthèses sont de l'auteur.(retour)

-3) Je lui consacrerai un jour un chapitre.

NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE

Voici une liste, non exhaustive,  des ouvrages auxquels je me suis référé pour rédiger ce texte :

    Sur le Bouddhisme :

    Sur le Zen
 


    Sur le Taoisme :
 

    Divers :