ARJUNA dit:
La matière et l'Esprit, autrement dit le Champ et Celui qui connaît le Champ (344) la Sagesse et ce qui doit être connu, voilà ce que )e voudràis apprendre, ô Kesllava.
LE SEIGNEUR BÉNI dit:
1.CE corps, ô fils de Kuntî, est nommé le Champ; et Ce qui le connaît est appelé par les sages le Connaisseur du Champ.
2.CONNAIS-Moi, comme le Connaisseur du Champ dans tous les champs, ô Bhârata. Ce qui est Sagesse par rapport au champ et au Connaisseur du Champ, ceci selon Moi est la vraie Sagesse.
3.MAINTENANT, entends de Moi la brève définition du Champ et de sa nature, comment il se modifie, d'où il vient et ce qu'est le Connaisseur et quels sont ses pouvoirs.
4.LES Rishis l'ont chanté de bien des manières, dans différents chants et en vers précis et logiques, qui parlent de Brahma (345).
5.LES grands Eléments, l'Individualité(346), la Raison pure (347), et aussi le Non-Manifesté, les dix sens et l'un, et les cinq paturages des sens (348)
6.DÉSIR, aversion, plaisir, douleur, combinaison(349) intelligence, volonté(35O); voilà le bref résumé de ce qui constitue le Champ et ses modifications.
7.HUMILITÉ, modestie, incapacité de nuire, pardon, rectitude, service de l'instructeur, pureté, stabilité, maîtrise de soi.
8.DETACHEMENT des objets des sens et aussi absencc d'égoïsme, comprehension intuitive de la souffrance et du mal de la naissance, de la mort, de la vieillesse et de la maladie.
9.DETACHEMENT, absence d identification avec le fils, La femme ou le foyer, et équilibre constant du Inental au milieu d'évenements désirés et redoutés,
10.DEVOTION exclusive envers Moi par le Yoga, sans autre objet, penchant pour la retraite et la solitudc, absence du plaisir dans la société des hommes.
11.CONSTANCE dans la Sagesse du Soi,Compréhension de l'objet de la vraie sagesse; voila ce qui est déclaré comme étant la Sagesse; tout le reste n'est qu'ignorance. (351)
12.JE vais déclarer ce qui doit être connu et ce qui donne l'immortalité(352): l'Éternel, le Suprême, sans commencement, ce que l'on ne peut nommer ni l'être ni le non-être.
13.CELA a des mains et des pieds, des yeux, des têtes, des oreilles et des bouches partout; cela réside dans le monde et embrasse toute chose.
14.RAYONNANT de toutes les facultés des sens sans en avoir aucun; détaché de tout, Il est le soutien de tout; libre des qualités, il perçoit les qualités (353).
15.A l'extérieur et au-dedans de tous les êtres, immobile et mobile,d'une subtilité imperceptible; tout près et bien loin de nous est Cela.
16.INDIVISIBLE, il réside dans tous les êtres, comme s'il était partagé. Il est Ce qui soutient tous les êtres; Il absorbe et Il génère.
17.CELA, La Lumière des Lumières est, dit-on, par delà les ténèbres. C'est la Sagesse et l'objet de la Sagesse, que peut connaître la Sagesse qui réside dans le cœur de chacun (354).
18.C'EST ainsi que brièvement sont décrits le Champ, la Sagesse et l'objet de la Sagesse. Mon serviteur dévoué, ayant appris cela, s'unit à Moi.
19.SACHE que la Matière et l'Esprit sont tous deux sans commencement, et que les modifications et les qualités sont toutes nées de la Matière (355).
20.C'EST la matière qui est la cause de la générations des causes et des effets; l'Esprit est la cause de la perception du plaisir et de la souffrance.
21.L'ESPRIT, qui réside dans la Matière, se sert des qualités, nées de la Matière; c'est grâce à l'attachement aux qualités qu'il renaît dans les bonnes et mauvaises matrices.
22.INSPECTEUR et moniteur, soutenant et percevant toute chose, le Maître Souverain, le Soi Suprême, tels sont les dénominations que l'on donne à cet Esprit Suprême (356).
23.CELUI qui connaît ainsi l'Esprit et la Matière avec ses qualités, dans quelque condition qu'il soit, il ne doit plus renaître.
24.QUELQUES-UNS contemplent dans la méditation le Soi dans le soi par le Soi; d'autres y arrivent par la Sankhya Yoga, d'autres par le Yoga de l'Action (357).
25.D'AUTRES, ignorant ces voies, apprennent par d'autres à le connaître et à l'adorer; et ceux-là ayant la foi, triomphent aussi de la mort (358).
26.SACHE-LE, ô le meilleur des Bharatas quelle que soit la créature immobile ou mobile, sache qu'elle est née de l'union du Ghamp avec le Connaisseur du Champ.
27.CELUI qui voit le Seigneur Suprême, résidant de même dans tous les êtres, impérissable au milieu de tout ce qui périt, celui-là voit.
28.EN verité, celui qui voit le Seigneur résidant le même partout, celui-là ne détruit pas le Soi par le soi, et suit la Voie suprême (359).
29.CELUI qui voit que c'est la Matière qui accomplit en vérité toute action et que le Soi n'agit pas, celui-là voit.
30.QUAND il voit que l'existence diversifiée des êtres a ses racines dans l'Unique, et que c'est de Lui que tout procède, alors il atteint l'Éternel.
31.LE Suprême Soi, l'Impérissable, étant sans commencement et sans qualités, n'agit pas et n'est pas affecté, ô fils de Kunti, quoiqu'il réside dans le corps.
32.DE même que l'éther, à cause de sa subtilité, n'est affecté par rien, de même le Soi qui réside partout, reste libre de toute souillure (360).
33.DE même que le soleil unique illumine toute la terre, de même le Seigneur du champ illumine tout le Champ, ô Bharata (361).
34.CEUX qui, avec les yeux de la Sagesse, perçoivent la différence entre le Champ et Celui qui connaît le Champ, et aussi la libération des êtres des liens de la Matière, ceux-là vont au Suprême.
Tel est dans les glorieuses Upanishads de la Bhagavad-Gîta, la science de l'Éternel, Ecrit du Yoga, le dialogue entre Shri Krishna et Arjuna, le treizième entretien intitulé :