C'est déjà ! le quatrième numéro. Il arrive avec l'été, période du solstice à laquelle le soleil culmine et où s'annoncent les récoltes.
Cette année, au moins pour le centre de la France, les « augures » avaient annoncé une grande sécheresse et la végétation a souffert a son début ,elle n'en est que plus belle et plus forte actuellement. Faut-il voir une leçon de la nature ?
Elle suggère un roman d'actualité écrit par Apulée vers l'an 150 de notre ère : « l'Ane d'Or ou les Métamorphoses".
Dans ce livre, le héros, nommé Lucius est un beau jeune homme riche et désoeuvré. Ayant pour maîtresse la servante d'une magicienne, il se fait remettre par elle un onguent qui doit lui permettre de voler. En fait si les ailes tant désirées n'apparaissent pas, ce sont ses oreilles qui s'allongent et il se transforme en rossignol d'Arcadie, résultat symbolique fréquent de la recherche de pouvoirs surnaturels.
Lucius lui, est conscient de ce qui lui arrive, sa vie d'âne sera une longue suite d'épreuves, y compris par les par les éléments. L'un de ses maîtres et persécuteurs lui allume du feu sur le dos, un autre jour jeté dans une rivière, il s'en sort avec difficultés. L'auteur en profite pour nous offrir une comédie de moeurs dont la gaudriole n'est pas absente.
Lucius est plus éprouvé par la honte de sa situation que par les douleurs physiques qu'il subit. Attiré dans cette situation par une femelle, c'est par un hymne à la Femme qu'il obtiendra le moyen de vaincre l'animal.
Il lui est conseillé en songe de s'approcher du Grand Prêtre, lors d'une procession des initiés aux Mystères d'Isis, de se saisir de la couronne de roses qu'il porte et de la manger.
Immédiatement ses poils tombent, son corps se transforme et il redevient le beau jeune homme dont le Grand Prêtre couvre la nudité de son manteau de lin blanc.
Il est plus tard initié aux Grands Mystères dont il ne nous dira que ce que ses serments lui permettent de dévoiler.
Cette histoire éternelle est facile à transposer, elle montre que la volonté permet de surmonter les pires épreuves et d'atteindre au discernement qui est la Sagesse ou si l'on préfère le but de l'Initiation.
Ce livre existe en « poche », il a également été réédité en 1975 : PUF et en 1976 : Gallimard. L'oeuvre complète d'Apulée est en cours de parution aux « Belles Lettres »
En cette période estivale les regards se portent plus facilement vers le ciel et incitent tout naturellement à se poser les éternelles questions sur les rapports entre l'homme et l'univers. De sa montagne, Gabaon , « Géocentrisme et Héliocentrisme », nous y invite en nous montrant qu'il « n'est rien de nouveau sous le Soleil.
Nous avons considérablement élargi notre vision physique de l'univers et très largement dépassé les visions géo ou hélio centrique. Nous savons que les galaxies ne sont que des composants d'un univers que l'effet Doppler nous montre en expansion. La théorie du « Big Bang » est justifiable par les lois connues actuellement de la physique ; celle d'un retour au point de départ est moins assurée par l'observation de phénomènes comparables.
C'est la situation de l'observateur qui constitue le point de départ de l'expérience et celui de la pensée, c'est évident mais il est bon de le rappeler, le cosmos est si vaste qu'on peut s'y égarer facilement.
Il faut donc en revenir à nos conditions spatio-temporelles d'existence et, les pieds sur terre accepter de faire ce que l'on peut avec les moyens dont on dispose pour participer à l'harmonie du cosmos.
Bonnes vacances.
C. G.