YOGA
 

Comme acteur j'aimais bien Bourvil. Mais qu'est - ce qu'il a pu m'agacer lorsqu'il chantait  :
« Un yogi c'est un Monsieur Triste, C'est un Monsieur qu'est pessimiste... »
  Si vous rencontrez un adepte du yoga qui manque d'humour, ce n'est pas le yoga,
c'est le gars qui est idiot et qui n'a rien compris!


MANTRA  LES POUVOIRS





On en parle beaucoup à notre époque : n'importe qui a lu quelques livres sur la pensée indienne et possède quelques notions de gymnastique et de psychologie peut fabriquer sa petite salade et la vendre sous l'appellation de Yoga.

Comme la profession de Professeur de Yoga n'est pas à ma connaissance, sanctionnée par un diplôme officiel chacun peut faire ce qu'il veut.

Il existe bien des diplômes délivrés par les différentes associations de Hatha Yoga mais, quel que soit leur sérieux, ils n'ont pas de valeur officielle et ne sont donc pas exigibles pour ouvrir une école de Yoga.

C'est très dommage car, en la matière, il y a danger à se confier à de soi-disant professeurs ou prétendus maîtres qui n'ont pas reçu une formation traditionnelle suffisante.

André van Lysbeth, mon Maître en Yoga, nous disait un jour au cours d'un stage, qu'une personne était venue prendre des cours pendant seulement un mois à son Institut de Bruxelles puis au bout de cette courte période d'initiation avait tout bonnement ouvert un cours.

Avant de se décider à étudier le Yoga il est de la plus haute importance de bien se renseigner sur la formation du professeur, à quelle lignée ou école il se rattache, qui a été son Maître, etc.

Mais, au fait qu'est - ce que le Yoga?

Ce mot, qui dérive d'une racine sanskrite qui signifie "Union" – racine que l'on retrouve dans le français "Joug" et dans l'anglais "Yoke" –, désigne bien des choses.

En premier lieu c'est l'un des six "points de vue" (darshana) de l'Hindouisme traditionnel..  Les autres sont le Nyaya, le Samkya, le Vaisheshika, le Mimansa et le Vedanta.

Dans la Bhagavad Gîta, ce magnifique poème de la spiritualité de l'Inde, chaque chapitre est désigné comme une forme particulière de Yoga.

Les "Yoga Sutra" de Patanjali le définissent ainsi  :

“ yoga citta vritti nirodhah ” :

Le yoga est l'art ou la manière de supprimer ou d'annihiler (nirodhah) les tourbillons ou mouvements (vritti) de la substance mentale (citta).

Il existe diverses formes de Yoga :

Ce qu'on vend généralement sous l'appellation de Yoga est le Hatha Yoga ou, le plus souvent, une faible partie physique ou, dans les meilleurs cas psychophysique, de cette discipline qui, en fait, comporte huit "branches" qui devraient être pratiquées conjointement :
  • - Yama le contrôle de soi qui comporte cinq exercices éthiques :
  • 1) - Ahimsa : respect de la vie sous toutes ses formes
  • 2) - Satya : respect de la vérité
  • 3)  - Asteya  : respect de la propriété d'autrui
  •  4) -  Brahamcharya chasteté (1)
  • 5)  - Aparigrahan absence de convoitise.
  •  6) - Niyama qui consiste à développer la pureté, intérieure comme extérieure, le contentement de ce que l'on a, la rigueur envers soi-même, l'étude des Écritures sacrées.
  • La posture confortable

    La posture, c'est ce qui est stable et confortable.

    Suivent les quatre branches qui constituent le véritable aspect spirituel du Yoga, en ceci qu'elles conduisent progressivement à la complète suppression des citta vritti”, les mouvements ou tourbillons de la substance mentale" qui sont cause de l'ignorance où nous sommes de notre vraie Nature Divine.  Ce sont : Tout cela est naturellement fort schématique, on ne peut pas prétendre à un exposé complet de ce qu'est le Yoga en une ou deux pages, mais présente tout au moins le mérite – je crois –, de donner un aperçu sur ce qu'est réellement le Hatha Yoga.

    Il existe également des formes de Yoga qui s'adressent aux énergies subtiles présentes dans le corps humain, le Kundalini Yoga, en particulier a pour but d'éveiller l'énergie spirituelle qui, selon la Tradition, est endormie dans le centre psychophysique (Cakra) situé à la base de la colonne vertébrale et, au moyen de visualisations, de récitations de Mantrasaccompagnées de certaines formes de respiration, la faire monter jusqu'au centre du cerveau.(3)

    Ce sont là des méthodes très efficaces mais qui peuvent se révéler très dangereuses si elles ne sont pas pratiquées de la manière correcte.  C'est pourquoi elles doivent être maintenues secrètes et n'être enseignées qu'à des disciples soigneusement choisis par des Maîtres authentiques.  On comprendra que lorsque de semblables méthodes sont proposées dans le grand public, il ne peut s'agir que de falsifications dont il est important de se méfier.

    Début
    *
    *   *
    MANTRA(*)

    Quelque part dans l'Himalaya entre deux hautes montagnes il y a une vallée et au fond de cette vallée une rivière.
    Au flanc de l'une des montagnes se dresse un grand monastère dont l'Abbé, un très saint homme, fait chaque matin une petite promenade en égrenant son mala, le chapelet aux cent huit grains qui sert à compter les récitations de mantra.
    Or donc, en faisant sa promenade, le Saint Abbé voyait chaque matin un homme vêtu comme un paysan assis au bord de la rivière et au dessus de qui s'élevait un dais richement orné de toutes sortes de joyaux. Nulle n'ignore au Pays des Neiges que ce dais est l'un des huit symboles suspicieux. Qu'il apparaisse au dessus d'un simple paysan n'était pas sans fort intriguer l'Abbé. Aussi décida-t-il un matin d'aller voir de plus près de quoi il en retournait.

    Quand il fut arrivé à courte distance du paysan il l'entendit qui récitait avec une grande ferveur: "Om Mani Peme bœuf, Om Mani Peme bœuf ' Om Mani Peme bœuf...". S'approchant un peu plus il s'adressa au paysan:
    – "Bonjour mon brave, sais tu que ce n'est pas ainsi que se récite le mantra de Chenrezig, on doit dire "Om Mani Peme Houng"
    Le paysan, plein de reconnaissance, remercia chaleureusement le religieux pois se mit en devoir de réciter :"Om Mani Peme Houng, Om Mani Peme Houng. Om Mani Peme Houng..."
    Pendant ce temps, l'Abbé reprenait le chemin de son monastère. Au détour du sentier il jeta un coup d'œil dans la direction de l'endroit où il avait laissé le paysan. Quelle ne fut pas sa consternation de constater que le dais suspicieux avait disparu...
    L'Esprit vivifie mais la lettre tue!

    (*)Anecdote citée par Alexandra David Néel ( j'ai oublié dans quel ouvrage)

    * * *
    (1) Les avis sont partagés quant au sens que l'on doit donner au mot Brahmacharya (consacré à Brahma) certains pensent qu'il implique une rigoureuse abstinence en pensée, en parole et en action, tandis que d’autres entendent ce mot d'une façon un peu plus libérale.  Il est évident que le disciple ou le pratiquant laïque pourrait difficilement pratiquer Brahmacharya d'une façon absolue, ce serait la ruine des professeurs de Yoga!

    (2) Le mantra n'est pas une prière: c'est une syllabe ou une suite de syllabes qui sont censées contenir l'énergie de l'un des aspects du Réel ou de l'absolu. En Bouddhisme c'est l'une des qualités ou des sagesses du Bouddha que représente le mantra.
    Le réciter, c'est s'approprier ou manifester en soi l'énergie ou l'aspect de la sagesse qu'il symbolise et dont il est chargé.(retour)

    « Dans le Principe était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu » (Prologue de l 'Évangile de Saint Jean)

    « Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Épître aux Romains). Dans l'Évangile selon saint Jean nous lisons que Jésus demanda à ses disciples de prier en son nom : « En vérité, en vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père, il vous le donnera en mon nom: demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. »

    En Inde on accepte la même idée exprimée au début du Quatrième Évangile, que Dieu et son nom sont UN.

    Pour le Védanta, le nom de Dieu est appelé mantra. II y a plusieurs mantra, selon l'aspect particulier de Dieu qu'a choisi le dévot pour son adoration. Le maître donne à son disciple le mantra pendant la cérémonie d'initiation; il lui prescrit de le garder sacré et secret et de méditer le restant de sa vie sur l'aspect de Dieu qu'il représente. L'essence de l'Idéal choisi du disciple est concentrée dans le mantra sous la forme du son-symbole. En répétant le nom de Dieu, le pouvoir spirituel dont il est chargé devient évident
    En sanctifiant le nom encore et encore, nous laissons Dieu prendre possession de notre mental conscient pour que, finalement, quoi que nous fassions, disions ou pensions, il y ait toujours une partie de notre mental qui le loue.
    Un des plus grands saints hindous, Çri Chaitanya, enseignait à ses adeptes de faire entièrement confiance à cette méthode simple et efficace pour se souvenir de Dieu :

    « Chantez sans cesse le Nom du Seigneur et sa gloire,
    Afin que le miroir du cœur soit nettoyé
    Et éteignez ce feu de forêt puissant,
    La luxure du monde qui rage furieusement en vous.
    O nom, coule comme un clair de lune sur le lotus du cœur,
    Ouvrant sa coupe à la connaissance de toi-même.
    O Soi, noie-toi profondément dans les vagues de sa félicité,
    En chantant sans cesse ton nom,
    Goûtant son nectar à chaque pas,
    Te baignant en son nom, ce bain fait pour les âmes fatiguées.
    Variés sont tes noms, Ô Seigneur,
    En chacun réside ta puissance,
    II n'est besoin ni de temps, ni de rites, pour chanter ton nom,
    Si grande est ta miséricorde.
    Combien grande est alors mon infortune
    De ne pas trouver de dévotion à ton nom
    En cette vie et ce cœur vides ! »

    La pratique de répéter le nom de Dieu, encore et encore, est enseignée également dans le catholicisme. Le “Je vous salue Marie” est un mantra. La “ Prière de Jésus”, une autre forme de mantra chrétien, est reconnue par l'Église orthodoxe. Sa pratique est expliquée par deux livres remarquables, traduit en français, le premier, sous le titre “Récit d'un Pèlerin Russe”, et sa suite “Les Nouveaux Récits d'un Pèlerin Russe”,. Ils racontent le pèlerinage spirituel d'un dévot russe au XIXe siècle.

    La prière de Jésus intérieure et constante est l'invocation continuelle et ininterrompue du nom de Jésus par les lèvres, le cœur et l'intelligence, formant une image mentale de sa présence constante, implorant sa grâce à chaque occupation, en tous temps, en tous lieux, même pendant le sommeil. Elle s'exprime par ces mots :

    « Seigneur Jésus, ayez pitié de moi. » Celui qui s'habitue à cette invocation ressent une grande consolation et un si grand besoin de toujours dire cette prière, qu'il ne peut plus demeurer sans elle, c'est d'elle-même qu’elle coule en lui.

    (3)Voir aussi Tantra

    LES POUVOIRS

    Il est dit que la pratique assidue du Yoga peut procurer certains pouvoirs "paranaturels" . Les maîtres mettent leurs disciples en garde par la tentation des pouvoirs qui ne sont que des points de repère sur la voie et qu'il est également dangereux de s'y attacher que de les rechercher.

    Voici l'avis du Bouddha :

    On raconte qu'un jour, le Bouddha se promenant avec ses disciples sur le bord d'une rivière, vit un homme qui marchait sur les eaux.

    Interrogé par le Maître, l'homme lui expliqua qu'il était parvenu à cette performance au bout de vingt ans d'une certaine ascèse.

    - « Pour traverser la rivière, lui répondit le Tathâgata, il suffisait de te procurer un bateau ou de louer le service d'un passeur. Si tu avais utilisé tout ce temps et toute cette énergie à la pratique du Dharma tu serais passé "au-delà" de la ronde des naissances et des morts avec tout son cortège de douleurs ».

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